L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
1914-1918
6 - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
6 - C - La Somme : juillet 1916 Belloy-en-Santerre
6 – C – 2 – L'assaut (Suite et fin)
La troupe s’élance le matin. Devant la Légion, l'infanterie coloniale avance sur son objectif, un petit village nommé Assevillers. A 9 h 30, les coloniaux ont atteint leur objectif. Ce qui est un exploit, compte tenu de la vive résistance allemande. La Légion reçoit l'ordre de relever les Marsouins. En fin d’après-midi, les hommes s’élancent. Dès le début de l’attaque, à 17 heures, les premières vagues sont abattues par les mitrailleuses allemandes. Tous les officiers sont tombés et c’est ainsi qu’un caporal d’ordinaire prend en main les restes d’une compagnie. Pourtant, le régiment parvient à passer. Les éléments de la seconde vague atteignent le village, s’infiltrant par les ruelles et les jardins. A l’éclat des clairons qui sonnent la charge, répond le crépitement des grenades et mitrailleuses. Le Régiment de Marche de la Légion Étrangère a atteint son objectif. Il prend solidement pied dans le village et ne lâche pas ses positions malgré les violentes contre-attaques allemandes. Le 7ème Régiment de Tirailleurs vient relever le régiment sur les positions conquises. Le R.M.L.E. ramène 750 prisonniers dont 15 officiers mais elle paie une fois de plus le prix fort de son exploit : un tiers de son effectif, soit 25 officiers et 844 sous-officiers et légionnaires sont mis hors de combat.
Malgré tout, les succès français continuent. Hem tombe le 5, ainsi que la fameuse Ferme de Monacu, Hardecourt-aux-Bois le 8, Biaches le 9 : les succès se suivent au nord comme au sud de la Somme. Le 10, c’est la Maisonnette, puis le fortin de Biaches qui tombent à leur tour. Le 8 juillet 1916, deux des bataillons du R.M.L.E. sont mis à la disposition du colonel Commandant le 228ème Régiment d'Infanterie en vue d’attaquer et de prendre le terrible boyau du Chancelier. L’attaque est une nouvelle fois très violente Mais cette fois, l’offensive sur le boyau du Chancelier échoue et les pertes sont encore sévères. La Légion se retire : ses deux Chefs de bataillons, les commandants Ruelland et Mouchet, ont été tous deux mortellement blessés au cours des engagements. (Témoignage du Capitaine Tscharner et témoignage du Sergent Henri Maladry).