L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

1914-1918

6 - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

6 - C - La Somme : juillet 1916 Belloy-en-Santerre

6 – C – 2 – L'assaut

Le 1er Corps d'Armée Colonial du Général Berdoulat, appuyé par une division du 35ème Corps d'Armée, monte à l'assaut. En quelques heures, il s'empare de Fay, Dompierre, Becquincourt, et prend pied sur le plateau de Flaucourt. Toute la première position allemande est tombée et la deuxième position, marquée par Assevillers, Herbecourt, Feuillères, est abordée sans engager les réserves. 5.000 allemands ont été capturés. Si dans le secteur français, l’avance est conséquente et surprend les Allemands, il n’en va pas de même dans le secteur anglais où l’échec est terrible. L'attaque dans le secteur français est une surprise absolue pour l'ennemi en raison des plans défensifs qu’il a mis en place. Ils supposaient qu’une attaque devait avoir lieu mais ils l’attendaient dans la zone qui va d'Arras à Albert, c'est-à-dire le secteur anglais. Dans toute cette région, ils avaient opéré une concentration complète d'hommes et de canons. Ils étaient moins bien préparés au Sud de la Somme et d'Albert, le secteur français. C’est là qu’ils sont pris en défaut De plus, peu d’instants avant l’offensive, un ordre du jour distribué aux troupes allemandes de première ligne annonce la prise imminente de Verdun, affirmant qu'en conséquence, en dépit des apparences toute offensive française sur un autre point était impossible. Il convient d’ajouter que la préparation d’artillerie a été d’une rare efficacité. (Témoignage d’un fantassin sur la bataille de la Somme sur l’état du terrain).

L’avance française se poursuit. Le 2 juillet, l’infanterie coloniale s'empare de Frise, du bois de Méréaucourt et d'Herbécourt. Le 3, c’est au tour de Buscourt, du bois du Chapitre, de Flaucourt et d'Assevillers de tomber. Le front allemand est entamé mais l’ennemi se reprend. La Division Marocaine quant à elle a été placée en réserve, prête à appuyer les troupes de la première vague en cas de flottement. Elle intervient à partir du 4 pour continuer l'effort des troupes d'assaut arrêtées à l'Ouest de Belloy et de Barleux. Mais, les conditions du combat ont changé. La profondeur de la progression rend très précaire l'appui de l'artillerie. L'ennemi, un instant bousculé s’est ressaisi. Il a creusé des éléments de tranchées qui, échappant au repérage, ont peu souffert des bombardements. Des aveux même du commandement français, l’affaire s’annonce difficile pour les légionnaires. Ils ont à franchir un glacis de 700 à 800 mètres séparant Assevilliers de Belloy-en-Santerre. Le terrain est plat, sans aucun abri ni couvert. De plus, l’artillerie ayant fait son œuvre, le terrain, que la pluie a rendu glissant, est totalement bouleversé.

Suite

Le village d'Herbécourt
Le R.M.L.E. à l'assaut
Le drapeau de la compagnie de mitrailleuses du R.M.L.E.
Le R.M.L.E. à l'assaut