NOS ILLUSTRES ANCIENS

LE GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL

5 - Le Maroc

Le mois de décembre 1907 trouve notre lieutenant à Oujda, au Maroc en guerre, où il participe à l'affaire d'Aïn-Sfa. Les combats inscrits à l'ordre vont continuer dans les confins embrasés : Beni-Ouzien, Bou-Denib en 1908, escarmouches avec le groupe d'occupation jusqu'en avril 1909. Le sud algérien et les régions sahariennes servent alors inlassablement de terrains de parcours aux légionnaires montés et entraînés par "Capitaine espadrilles" comme ils l'ont baptisé sur ce détail vestimentaire qui lui permet d'être un marcheur infatigable.

C'est en servant à la 3ème Compagnie Montée, basée à Berguent, d'abord comme lieutenant, puis comme commandant de compagnie lorsqu'il sera nommé capitaine le 25 mars 1909, que Rollet va commencer à tisser sa légende. Sanglé dans la tunique réglementaire de toile qu'il n'abandonnera plus jusqu'à la fin de sa carrière, même durant les rudes hivers du front de France au cours de la guerre suivante, la barbe broussailleuse et le sourcil abondant sur un regard direct, bleu électrique, il marche inlassablement quarante pas devant la compagnie, couvrant à pied deux fois plus de kilomètres que chacun de ses hommes puisqu'il ne monte à cheval que pour arriver aux étapes.

Il a l'œil à tous les détails, équipement, approvisionnement et administration, se souciant du prix des denrées achetées sur les maigres marchés du Sud, montrant un sens d'adaptation au terrain jamais en défaut. Avec lui la discipline est stricte, la sanction immédiate en cas de défaillance. Mais son souci permanent reste la connaissance de ses légionnaires, de leurs difficultés personnelles, de leurs goûts et de leurs fatigues. Il n'exige d'eux que juste un peu plus de ce qu'ils sont prêts à donner. D'ailleurs, ils adorent le "patron" autant qu'ils le respectent. Ses supérieurs l'apprécient, tout autant que la qualité de l'outil qu'il sait entretenir et utiliser de la meilleure façon que pour son sens de l'organisation. Le 13 octobre 1910, il est décoré de la croix de chevalier de la Légion d'Honneur.

Au début de 1911, le grand baroud commence. Affecté avec sa compagnie au corps de débarquement de Casablanca, le Capitaine Rollet est de tous les engagements. Deux fois cité à l'Ordre du Corps, il ne collectionne pas moins de dix-huit affaires, combats de jour ou de nuit, attaques et coups de main qui s'inscrivent dans son dossier : Lalla-Ito, Nzala Beni-Amar, camp de Fez, Behalil, Meknès, Immouzer, Boumia, Fez encore, Guérane, Moulay Bouchta, Taza. Il conclut cette série impressionnante, le 12 mai 1914, à la montagne des Tsoul avant de rentrer en Algérie. A la suite de cette campagne, deux citations récompensent son courage et ses compétences militaires.

Première citation                                          Deuxième citation

Suite

Le Général Lyautey en visite à Oujda
Berguent
Taza
La redoute de la Légion Étrangère à Berguent
La ville de Fez
Les remparts de Fez