NOS ILLUSTRES ANCIENS

LÉGIONNAIRE BLAISE CENDRARS
POÈTE ET SOLDAT (suite et fin)

L’unité de Blaise Cendrars est ensuite affectée à un secteur du front réputé calme : Tilloloy. Les soldats campent dans le parc du château et le poète garde de cette période le souvenir d’une “robinsonnade”.

C’est à Tilloloy que Blaise Cendrars est témoin d’un fait étrange. Près des positions de son escouade, un bras humain encore agité de spasme tombe littéralement du ciel par une après-midi parfaitement calme où pas un coup de feu, pas un coup de canon n’est tiré. L’escouade téléphone dans tout le secteur et jusque dans les ambulances mais on ne signale aucun mort ou blessé ce jour là. Le mystère n’a jamais été éclairci. Cet incident inspirera au poète le titre d’un de ses livres : La Main Coupée.

En septembre 1915, il est grièvement blessé dans l'attaque de la ferme Navarin et perd son bras droit. La Grande Guerre ne meurtrit pas seulement son corps, elle éclaire aussi son regard sur la futilité de la vie parisienne. Même s'il continue d'habiter la capitale française où le nom de Cendrars est de plus en plus célèbre, l'agitation du milieu artistique avec ses revendications, ses manifestes, ses déclarations tapageuses, l'ennuient, il ne s'y reconnaît plus.

Entre les deux guerres, Blaise Cendrars refuse à plusieurs reprises la Légion d’Honneur à titre civil. Il répond invariablement que son colonel l’a proposé en 1915 et que c’est à titre militaire qu’il entend être décoré. En juillet 1939, il est enfin fait Chevalier de la Légion d’Honneur en tant qu’"engagé volontaire étranger mutilé".

Le Caporal Louis Frédéric Sauser meurt à Paris le 21 janvier 1961.

- 2 - Extrait de "La main coupée"
- 3 - Bibliographie de Blaise Cendrars
- 4 - Anecdote "La naissance de Charlot"

Blaise Cendrars
L'église de Tilloloy
Village de Tilloloy