LES TRADITIONS DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

LE COMBAT DE CAMERONE
30 AVRIL 1863

RAPPORT DU COMMANDANT REGNAULT, COMMANDANT PROVISOIREMENT
LE REGIMENT ÉTRANGER A CORDOVA, AU GÉNÉRAL DE MAUSSION,
COMMANDANT LA BRIGADE DE RÉSERVE A ORIZABA

Cordova, le 17 août 1863

Mon général,
Les débris de la 3ème compagnie du 1er bataillon du Régiment Etranger qui avait été détruite au Combat de Camerone, le 30 avril dernier, viennent de rentrer. Nous connaissons par eux et par les Mexicains les détails de ce glorieux fait d'armes.

Le 30 avril, Le Colonel mexicain Milan se trouvait campé à la Joya, à environ deux lieux (8 km.) de notre ligne de communication . La colonne se composait de cinq cent chevaux réguliers, trois cent cinquante guérillas et trois bataillons d'infanterie; le bataillon mobile de Véra-Cruz, celui de Jalapa et le bataillon de Cordova. Chacun de ces bataillon comptait trois cent ou quatre cent hommes dans le rang.
La mission du Colonel Milan était d'enlever le convoi d'artillerie qui se concentrait à la Soledad et, surtout, de mettre la main sur un convoi de trois millions que le Trésor devait diriger sur Puebla. On ne se doutait pas chez nous de la présence sur ce point, d'une pareille force.
Le même jour, 30 avril, Monsieur le Capitaine Danjou, partit de Chiquihuite à une heure du matin avec la mission de se rendre à Palo-Verde, distant d'environ six lieues (24 km.) et d'explorer les environs à une lieue (4 km.) de ce point.
La 3ème compagnie qui marchait sous ses ordres avait dans le rang soixante deux hommes de troupe, sous-officiers compris, plus trois officiers, M.M. Danjou, capitaine adjudant-major, les sous-Lieutenants Vilain et Maudet, porte-drapeau, adjoint à la compagnie pour la reconnaissance.
En sortant de Camerone, le capitaine Danjou prit à gauche et marcha dans la direction de Joya. Arrivé à hauteur de Palo-Verde, il se rabattit sur ce point pour y faire le café. Il y était rendu à 7 heures du matin.
La marche du capitaine Danjou, de Camerone vers le Nord de Palo-Verde, fit supposer au colonel Milan, que sa présence à Joya avait été éventée et que le capitaine Danjou, était chargé de le reconnaître. Cette marche lui avait été signalée, le 30 avril, à la pointe du jour. On avait compté nos hommes et on les savait peu nombreux. Milan résolut de les enlever pour ne pas manquer le convoi d'artillerie.

Suite

Le Capitaine Danjou
Carte du Mexique central
Le Colonel Milan
Le Sous-lieutenant Jean Vilain