L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
1914-1918
9 - LE BATAILLON DE LÉGION ÉTRANGÈRE DE RUSSIE DU NORD.
9 - B - L'historique
La présentation du rôle de la Légion Étrangère ne serait pas complète si nous ne mentionnions pas le théâtre d’opération de Russie du Nord. Après l’Armistice, un bataillon de Légion est spécialement créé pour renforcer les faibles éléments composant le Corps d’Occupation Français en Russie du Nord.
Au début
de l’été 1918, les Alliés veulent établir
un nouveau front contre l’Allemagne et menacer depuis Cronstadt, la
côte allemande de la mer Baltique.
Le 2 août, à Arkhangelsk, le croiseur anglais «Attentive»
débarque des compagnies de la «Royal-Marines»
et le croiseur français «Amiral Aube», le 21ème
Bataillon de Marche d’Infanterie Coloniale qui vient de Cherbourg. Ce
corps expéditionnaire, est placé sous le commandement du général
anglais Poole. La prise de la ville est assurée par une brillante attaque
qui permet d’enlever la position d’Isagorka.
Peu après,
la Mission militaire française qui est dirigée par le Colonel
Donop, demande au Ministre de la Guerre l’autorisation de créer
un bataillon de Légion Etrangère pour renforcer les effectifs
du Corps d’occupation. En effet, ils se révèlent insuffisants
bien qu’ils aient été renforcés du 2ème
Groupe d’Artillerie Coloniale, d’une compagnie de skieurs alpins
et d’un train blindé.
Paris donne rapidement son accord pour créer sur place le «Bataillon
de la Légion Etrangère de Russie du Nord», rattaché
pour ordre au 1er Etranger. L’organisation en est confiée au
Capitaine Litschfousse et à son adjoint, le Lieutenant Moussy ; les
futurs légionnaires sont recrutés localement tout comme pour
le bataillon «Slavo-British-Allied-Legion» formé
par les Anglais.
Le bureau de recrutement est installé au centre de la ville d’Arkhangelsk ; il organise des tournées dans les régions lacustres tandis que les cadres arrivent de France fin septembre. Le Chef de Bataillon Vitrey en prend le commandement et le drapeau français flotte sur l’école diocésaine d’Arkhangelsk transformée en quartier de la Légion où, sous l’effet de l’aurore boréale, brille l’inscription «Légion Etrangère».