L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
1914-1918
6 - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
6 – F – Le drapeau à Paris
A la fin du mois d’avril 1917, le régiment est à Mourmelon-le-Grand où il a été appelé en alerte. Le 30 avril est la date de la fête de Camerone, fête de la Légion Étrangère. Mais celui qui arrive aura une saveur toute particulière. En effet, ce 30 avril 1917 est devenu non seulement une date mémorable pour le Régiment de Marche de la Légion Étrangère mais aussi pour la Légion dans son ensemble. Un nouveau chef prend en main la destinée du régiment en lieu et place du Lieutenant-colonel Duriez, tué lors des combats du mois d’avril. Le Lieutenant-colonel Rollet est nommé à la tête du régiment et revient à la Légion Étrangère. Légionnaire depuis 1899, il le sera sans interruption jusqu’en 1936 (Pour l’histoire du Général Rollet, voir les pages qui lui sont consacrées dans la rubrique «Nos Grands Anciens»). Déjà à cette époque, le Lieutenant-colonel Rollet est une grande figure de la Légion. Il apparaît toujours vêtu de sa veste de toile kaki, et, selon la légende, toujours sans chemise. Les anciens du R.M.L.E. se souviennent de son surnom au Maroc : «Capitaine espadrille». Dès lors, l’histoire du régiment va se confondre avec l’histoire de ce chef exceptionnel, «Premier Légionnaire de France» comme il aimait se qualifier lui-même.
La Légion quitte Mourmelon-le-Grand pour soutenir un secteur particulièrement agité, Berry-au-Bac, avant de partir en juillet au repos dans le secteur de Dampierre. Son effectif est alors de 62 officiers et 2.939 sous-officiers et hommes de troupes. Le régiment doit maintenant recueillir les fruits de ses efforts et de ses sacrifices. Pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre, le gouvernement décide d’organiser de nouveau à Paris une revue pour le 14 juillet. La clique et la musique, le drapeau et sa garde ainsi que sept officiers et cent vingt légionnaires y prennent part.
Mais ce jour là, avant le défilé, en récompense de ses cinq citations à l’ordre de l’Armée, le Régiment de Marche de la Légion Étrangère reçoit des mains du Président Poincaré, la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire, jaune et verte, créée spécialement pour lui par le Général Pétain. Celui-ci déclare alors : «Il est le premier de tous les Régiments de France à recevoir cette distinction. Il peut la porter fièrement.»
