NOS ILLUSTRES ANCIENS

LE LEGIONNAIRE KENNETH WEEKS
AUTEUR AMERICAIN (1889 - 1915)

Kenneth Weeks, qui devait mourir en défendant la terre française, naquit à Chesnut Hill, Boston Massachusetts, le 30 décembre 1889. Enfant, il passa de longues périodes en France, y voyagea, et en lui, commença à s'éveiller cette affection pour la France, cette affinité avec ses manières de vie et de pensée qui devaient un jour le pousser au sacrifice de sa vie. En 1911, il s'installe à Paris pour continuer ses études d'architecture commencées au États-Unis ; mais bien qu'il conservât toujours le goût de cet art, il l'abandonne peu à peu pour se consacrer à la littérature. Les dernières années de sa vie, qui allait être si courte, se passent dans un travail fructueux, et, lorsque la guerre éclate, le jeune homme avait déjà publié un lever de rideau : "La Victoire de Sedan", dédié à Édouard-Louis-Victor Delbe, du 23ème Régiment Colonial, et plein d'admiration pour la France, un volume d'esquisses et d'essais, trois volumes de pièces de théâtre, et son dernier livre "Science, Sentiment and Senses" était sous presse ; il ne devait pas en corriger les épreuves. Il s'engage dans la Légion Étrangère, et, le 17 juin 1915, dans une attaque au Nord d'Arras, on le vit pour la dernière fois courir en avant face à l'ennemi : il allait au-devant de la mort, de cette mort dont il avait tant aimé louer le repos et la douceur. Il avait vingt-six ans.

Il appartient à la France à qui cette jeune vie pleine d'espoirs s'est sacrifiée, de remémorer ce sacrifice, et tous les droits que l'héroïsme et le talent lui donnent à ne pas effacer des mémoires.

Kenneth Weeks était déjà, malgré sa jeunesse, un écrivain d'une originalité et d'une puissance remarquables. Dans ces trois volumes de vers, dont nous avons parlé plus haut, se trouvent réunies les qualités les plus diverses. Certains de ses drames, tels que "Sara", plein d'une émotion passionnée et où tout n'est qu'amour et mort, "Phelysmert", qui ressemble à une vieille légende, "Tourehl et Ylande", qui montre le triomphe de l'amour sur toute autre chose, sont des œuvres de poète lyrique, tandis que d'autres, "Suzanna and the Elders ou The beacon", révèlent dans l'alerte caricature des mœurs modernes la verve la plus caustique et l'humour le plus mordant.

Et voici maintenant le dernier livre de Kenneth Weeks : "Science, sentiments and Senses" ; nous y retrouvons ce que les premiers livres du jeune écrivain nous avaient fait prévoir, ce mélange, tout imprévu qu'il puisse paraître, de l'ironie et du lyrisme.

C'est par l'ironie que s'ouvre le livre. Le grand astronome Flammar Camillion nous est montré dans l'intimité, entouré de sa femme Pulchérie et son fils Bobo ; c'est ce jeune et turbulent Bobo qui va devenir le héros du livre car il tombe dans le télescope de son père et de chute en chute finit par arriver à Londres, cette planète dont la terre est un satellite.

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Kenneth Weeks