NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL
La garnison de Fez se meuble aussitôt de casernements adaptés, suivant la bonne règle légionnaire. Mais les bataillons n'en profiteront guère; ils essaiment sur les contreforts septentrionaux du Moyen-Atlas. "L'épopée de la tache de Taza a commencé", raconte le Général Olié qui devait quelques vingt ans plus tard commander le R.M.L.E. reconstitué en 1944-1945 pour ajouter de nouvelles palmes à son vieux drapeau.
"Le 3ème entame par le nord le massif berbère que le 2ème Etranger de Meknès aborde par le sud-est. Cordiale et fructueuse rivalité de deux corps de Légion que le Colonel Rollet pour sa part sait entretenir avec l'allégresse dont il marque tous ses actes. Il a des officiers à son image, Maire, Nicolas, Tscharner, qu'il appelle ses preux et qu'il découple chaque printemps sur l'adversaire, ces fameux Béni-Ouaraine, habiles à utiliser le terrain chaotique, tireurs adroits, redoutables chasseurs, impitoyables aux négligences. Le Colonel Rollet est sans cesse par monts et par vaux, cordial et ferme…"
Pourtant au Maroc, l'ambiance n'est pas au beau fixe entre 1920 et 1923, les troupes sont soumises à trop de tracasseries pour faire campagne avec l'esprit dégagé et à la Légion en particulier se font jour des difficultés d'ordre moral, notamment parmi les cadres. Le Colonel Rollet n'est pas homme à se laisser aller au malaise; il le décortique pour en traquer les causes. Révélatrice de sa manière de penser, une citation de notes extraites de son étude s'impose :
"… Tristesse d'un
vieil africain. Etude attentive de la situation marocaine. Conclusions
peu optimistes. Être aveugle ou présomptueux n'est
pas avoir bon moral.
La pacification du Maroc,
utile; cause du retard :
- l'aventure espagnole,
au moins un peu;