NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
LÉGIONNAIRE ZINOVI PECHKOFF
GÉNÉRAL DE CORPS D'ARMÉE, AMBASSADEUR DE FRANCE
15 - Dernière heure et dernières volontés
Un dimanche de novembre 1966, le général Pechkoff se sent mal ; son état nécessite une hospitalisation. Pour rejoindre l'Hôpital américain de Neuilly sur Seine, il refuse l'ambulance qui lui est proposée et part en taxi.
Sentant venir sa dernière heure, il demande que l'on fasse venir le prince Nicolas Obolenski II, membre du clergé orthodoxe de Paris qui recueille ses dernières volontés : "…Il me faudra autour de mon cercueil autant de légionnaires que possible. Sur mon cercueil il me faut un képi blanc…" et lui ferme les yeux après s'être éteint le lundi 27 novembre 1966 à 14h.
Le lendemain matin, le commandant Vercruysse commandant le détachement de la Légion Etrangère de Paris, reçoit un appel téléphonique du Palais de l'Elysée qui lui demande d'envoyer un officier à l'Hôpital américain de Neuilly où le général Peckoff vient de décéder. Le capitaine Jauffret, son adjoint se rend immédiatement dans la chambre où repose le corps déjà vêtu de son uniforme. Constatant que le général porte une cravate noire, il ôte sa cravate verte et remplace celle du défunt puis organise la veillée mortuaire et prépare la cérémonie des obsèques.
Le 30 novembre, jour de l'enterrement, deux membres du gouvernement conduisent le deuil : M. Couve de Murville, ministre des Affaires Etrangères et M. Christian Fouchet, ministre de l'Education Nationale. Après la cérémonie religieuse en la Cathédrale russe de la rue Daru, quatre officiers supérieurs de la Légion Etrangère, l'accompagne jusqu'à sa dernière demeure : le Général Andolenko, le Colonel Vadot, le Colonel Chenel et le Colonel Lenoir, six légionnaires, entourés des drapeaux des sociétés d'anciens de la Légion Etrangère, portent le corps qui est inhumé dans le carré légionnaire du cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois. Sur la pierre tombale, oubliés les honneurs, son grade de général, la dignité d'ambassadeur de France, seule demeure l'inscription de sa dernière volonté : "LEGIONNAIRE ZINOVI PECHKOFF", dernier hommage à tous ces étrangers qui ont tant donné pour la France
Lt colonel (h) Benoît Guiffray
