NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
COLONEL CHARLES MET
LE DEUXIÈME DANJOU DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
(suite)
La guerre éclate en Europe. Elle le trouve à l'hôpital d'Oujda, immobilisé pour de longs mois. En mars 1915, il rejoint Sidi-Bel-Abbès et prend le commandement de la portion centrale du 1er Etranger. Il y fait preuve d'une énergie prodigieuse, marchant difficilement à l'aide d'une jambe artificielle ; il passe les troupes en revue et participe aux manœuvres de son régiment attaché sur son cheval. Réclamant avec insistance de servir en France au plus près du front, il finit par obtenir satisfaction, nommé au commandement du Centre d'instruction de la 157ème Division où il fait preuve de la même ardeur. Le 1er avril 1917, il est cité à l'ordre de l'Armée et fait commandeur de la Légion d'Honneur.
Aux heures tragiques de la bataille de l'Aisne en mai 1918, le centre d'instruction divisionnaire qu'il commande est jeté tel quel dans la mêlée. L'héroïsme du Colonel Met, au cours de ce dernier combat est exprimé dans la citation à l'ordre de l'Armée du 3 juillet 1918 : "Ayant reçu la mission de défendre les abords de Fismes avec les troupes du C.I.D. dont il avait dirigé l'instruction pendant de longs mois, a tenu tête à un ennemi très supérieur en nombre en actionnant lui-même sa ligne de bataille ; étant amputé d'une jambe depuis 1914, et dans l'impossibilité de commander à pied, a donné le plus bel exemple de courage et d'abnégation de soi-même en demeurant à cheval sur le champ de bataille sous le feu pendant douze heures consécutives".
L'armistice arrive, le CID/157 est dissous à la fin de décembre 1918 mais il a la joie d'être nommé adjoint au major de garnison à Strasbourg. Ce sera pour peu de temps car il est démobilisé et prend sa retraite au Mans le 11 novembre 1919. Ses dernières notes précisent "qu'il a les plus beaux états de services qu'un officier puisse avoir." Dans les réunions d'anciens légionnaires, aucun nom n'est prononcé plus souvent ni avec plus d'affectueux respect que le sien. D'ailleurs, peut-on citer un autre officier qui, amputé d'une jambe ait encore commandé au feu à cheval ?
Le Colonel Met est décédé subitement au Mans, le 11 juillet 1939 ce qui lui a épargné d'avoir à être témoin de la défaite de 1940. En apprenant la nouvelle le Général François, commandant provisoirement les troupes de Maroc a adressé à la veuve du Colonel Met les condoléances émues des légionnaires du Maroc qu'il a invités "à garder pieusement la mémoire du Soldat incomparable qu'a été le colonel Met dont le nom brillera toujours parmi ceux des plus illustres et glorieux Légionnaires." Simultanément, il fit déposé la biographie du Colonel Met rédigée par le Colonel Guinard en 1935, dans les salles d'honneur des Régiments, les mess des sous-officiers et les foyers des légionnaires.