NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
COLONEL CHARLES MET
LE DEUXIÈME DANJOU DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
(suite)
Il a toujours aimé
la musique de ses tambours, clairons et fifres ainsi que les chants de
ses légionnaires et il a ses airs favoris ; "Paris-Belfort"
a eu longtemps sa prédilection. Maintenant il a une fanfare et
il affectionne l'air d'une chanson allemande dont le refrain est :Komm
! Karoline ! ( traduite en français cette chanson est devenue "viens
Poupoule"). La fanfare du 1er Bataillon joue donc Karoline qui
est devenue comme sa marche particulière : le "Bataillon
Karoline" devient célèbre.
Arrivé le 8 mai au Maroc, le combat du 26 mai 1912 à Teniet-el-Bral
lui vaut une nouvelle citation à l'ordre n° 22 des troupes
du Maroc Oriental tandis que son action le 28 mai 1913 à Aïn-el-Arba
décide du succès de la journée.
Taza est occupé le 10 mai 1914, mais le 4 juin, au combat de Sidi-bel
Kacem, le Commandant Met entraînant son bataillon à l'assaut
est blessé d'une balle qui lui traverse les deux genoux ; il doit
subir l'amputation de la jambe droite et sa carrière presque entièrement
passée en expéditions, semble bien devoir se terminer là.
Un rapport est établi à la suite de ce combat du 4 juin dont voici un extrait : "Le Capitaine Cornice ainsi que tous les officiers, sous-officiers caporaux et légionnaires du 1er bataillon, croient de leur devoir de demander une citation à l'ordre des troupes du Maroc pour le commandant Met pour le motif suivant : Au combat du marabout de Sidi-bel-Kacem le 14 juin 1914, a fait preuve d'un courage, d'une énergie, d'un sang-froid et d'un entrain offensif qui l'ont rendu depuis longtemps légendaire parmi les troupes du Maroc Oriental ; a été blessé grièvement en dirigeant les troupes chargées de couvrir le mouvement de repli du restant du bataillon".
Le capitaine
commandant le Bataillon ainsi que les officiers, sous-officiers, caporaux
et légionnaires du 1er Bataillon demandent que le commandant Met
soit nommé immédiatement au grade de lieutenant-colonel ayant
été inscrit au tableau d'avancement en 1913 pour "sa
belle conduite à Neklila et à Aïn-el-Arba, en mars et
avril 1913."
Cette pétition qui allait à l'encontre des règlements
aboutit à une sanction collective et assez symbolique prise contre
le bataillon, mais quel éloge pour celui qui en était l'objet.
Ses chefs obtiennent sa nomination immédiate au grade de lieutenant-colonel,
le 23 juin 1914.