NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
COLONEL CHARLES MET
LE DEUXIÈME DANJOU DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
(suite)
En 1901, il a une part importante dans le succès des opérations contre les rebelles de la zone côtière car il a réduit le groupe le plus compact et le plus résolu, celui des Antomarouloka. En 1902, au moment où le capitaine Met, quitte la Grande Ile, le colonel Lyautey, commandant supérieur du Sud, obtient du général Galliéni qu'il soit proposé officier de la Légion d'Honneur. Dès son retour en Algérie, le Capitaine Met commande une compagnie à Djenan-ed-Dar et opère dans la région où il se fait remarquer ; il est devant Figuig au moment du bombardement et crée, dans des conditions très dures, le poste de Bou-Yala en 1903.
Fin 1903, à peine rentré du Sud, au moment où le Colonel Lyautey prend le commandement du territoire d'Aïn-Séfra, il retourne dans le bled pour organiser une nouvelle compagnie montée à Méchéria puis à Fortassa et ensuite à Berguent sur les confins algéro-marocains en juin 1904 ; avec cette dernière, il est de la colonne mobile du Chott-Gharbi et se fait remarquer, les 9 et 21 août 1904, par son initiative et sa décision dans de nombreuses reconnaissances entre autres à Guéfait. En novembre 1904 il rejoint le Tonkin pour trois ans et tient garnison sur le fleuve Rouge. A la fin de 1907, de retour à Sidi-Bel-Abbès, il commande une compagnie de dépôt : chargé de l'instruction des élèves gradés et des recrues, il y réussit, comme en tout, remarquablement. Le 14 juillet 1908, il reçoit l'insigne d'officier de la Légion d'Honneur.
Après
avoir participé à plusieurs combats aux confins algéro-marocains,
notamment à ceux de Guercif, les 8, 9 et 10 mai 1911, il est promu
chef de bataillon le 26 juin et revient au 1er Étranger. Il prend
le commandement du 1er Bataillon à Bel-Abbès et le prépare
à figurer brillamment parmi les troupes des confins algéro-marocain
; les évènements vont le trouver une fois de plus à
la hauteur de sa devise : "toujours prêt".
De taille peu au-dessus de la moyenne, assez fort mais vif d'allure, le
visage large toujours éclairé et allongé par une courte
barbiche noire en pointe, le commandant Met est un chef plein de sollicitude
et d'expérience ; il a l'il à tout, commande avec fermeté
et bienveillance, et sait témoigner au légionnaire une affectueuse
camaraderie. Aussi peut-il tout demander à son bataillon ; il est
pour ses légionnaires "le père Met" ou
encore "der alte Karl" (le vieux Charles) ; dans les
moments graves tous les yeux se tournent vers lui.