NOS ILLUSTRES ANCIENS

UN GRAND CAPITAINE
L'HISTOIRE ÉPIQUE MAIS OUBLIÉE DU CAPITAINE FIEGENSCHUH
Ancien légionnaire et ancien sous-officier du 2ème Régiment Étranger.

9 - Au Darfour : fin tragique du Capitaine Fiegenschuh

Les soumissions se font nombreuses, le drapeau français flotte sur la plupart des agglomérations du Ouaddaï mais au Dar Massalit, le sultan Tadjeddine reste très réservé malgré ses propres assurances ; il s'appuie sur l'hostilité que manifeste le sultan Ali Dinar au Darfour. Aussi, il devient rapidement nécessaire de se rendre au Massalit pour connaître les réelles intentions du maître de cette région et délimiter la frontière ; déjà, le sultan du Darfour somme la France d'évacuer ses anciennes mais très passagères dépendances.

Fin décembre 1900, Fiegenschuh organise une reconnaissance dont il prend le commandement secondé par les Lieutenants Vasseur et Delacommune, du Maréchal des logis Breuillac et du Sergent Bérenger. Ils ont avec eux 32 tirailleurs de la section montée et 79 fantassins, 39 auxiliaires, 2 aguids et 100 partisans armés qui doivent les rejoindre à Bir Touil. Selon un rapport du Lieutenant Lucien, commandant le poste d'Abéché, la colonne doit reconnaître le Massalit et installer la présence française à Dridjel, capitale du Ouaddaï, avec l'accord écrit du sultan Tadjeddine. Cette mission ne doit être qu'une reconnaissance pacifique.

La colonne quitte Abéché le 27 décembre 1909 et arrive le 30 à Bir Touil, point choisi pour pénétrer dans le Massalit mais le capitaine Fiegenschuh n'a toujours pas reçu de réponse au message porté qu'il a envoyé au sultan Tadjeddine pour le prévenir de son arrivée. Ayant repris la marche, la réponse lui arrive le 1er janvier : “J'ai appris par des homme que j'avais envoyé à Mourrah que tu viens avec beaucoup de tirailleurs. Je suis content, je veux être l'ami des Français comme les sultans de Tama et de Sila. Reste encore quatre jours à Mourrah car je prépare un camp pour les tirailleurs”. Elle n'éveille pas la méfiance de l'ancien légionnaire mais, ayant repris la marche, la colonne trouve dans le village de Daouey abandonné de ses habitants, un vieillard qui déclare que les Massalit veulent se battre et s'y prépare.

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