NOS ILLUSTRES ANCIENS

UN GRAND CAPITAINE
L'HISTOIRE ÉPIQUE MAIS OUBLIÉE DU CAPITAINE FIEGENSCHUH
Ancien légionnaire et ancien sous-officier du 2ème Régiment Étranger.

9 - Au Darfour : fin tragique du Capitaine Fiegenschuh (suite)

La marche reprend le 3 janvier traversant un campement abandonné. L'on apprend aussi que Tadjeddine et ses guerriers viennent de s'établir dans l'oued Kadja. Le 4 au matin, le frère du sultan, l'un de ses conseillers (amine) et un haoussa, se présentent à Fiegenschuh et lui remettent une lettre de Tadjeddine : “Le Tama, le Guimr et le Sila sont soumis aux Français. Je veux faire comme les sultans de ces pays. Attend un jour pour que je prépare le campement”. Ce message ôte les doutes qui subsistent mais, prudent, le capitaine garde le frère et l'amine, renvoyant le haoussa prévenir Tadjeddine de se préparer à le recevoir.

L'oued Kadja est large et peu encaissé. Il est bordé d'arbres et de buissons rabougris mais touffus. La colonne s'y engage le 4 janvier. Le Lieutenant Vasseur marche en avant-garde guidé par l'amine. Le capitaine et le gros de la colonne suivent 200 mètres en arrière avec le frère du sultan.

Vers 8 h, le campement de Tadjeddine est en vue ainsi que, en retrait, le sultan et ses cavaliers. Le chef des partisans qui flanquent la colonne signale que de nombreux guerriers sont camouflés dans les broussailles, encerclant peu à peu la colonne. Le capitaine fait aussitôt mettre “baïonnette au canon” et demande au Lieutenant Vasseur d'entrer en contact avec le sultan pour l'inciter à venir saluer le capitaine. Vasseur est bien reçu, le sultan lui serre la main déclare qu'il est fatigué et demande à ses aguids d'aller accueillir le chef français.

Alors que le Lieutenant rejoint la colonne, des cris retentissent de toute part marquant ainsi le début de l'attaque. Sortant des buissons, les guerriers de Tadjeddine surgissent de toute part et les cavaliers se mettent à charger. En quelques instants c'est devenu une mêlée effroyable ; surpris, les tirailleurs ne peuvent que très difficilement utiliser leur arme. Le Capitaine et le Lieutenant Delacommune sont tués de nombreux coups de sagaie dans la poitrine et l'abdomen puis tombe le Sergent Bérenger ; le Lieutenant Vasseur a la tête tranchée d'un coup de sabre.

Le Maréchal des logis Breuillac rallie 12 tirailleurs et 15 auxiliaires qui se regroupent autour de lui. Ils réussissent une percée à la baïonnette vigoureusement poursuivis. Attaqué avec furie puis blessé, Breuillac est achevé à coups de sabre.

Suite

La fin tragique du Capitaine Fiegenschuh
La fin du Capitaine Fiegenschuh