NOS ILLUSTRES ANCIENS

UN GRAND CAPITAINE
L'HISTOIRE ÉPIQUE MAIS OUBLIÉE DU CAPITAINE FIEGENSCHUH
Ancien légionnaire et ancien sous-officier du 2ème Régiment Étranger.

8 - La prise d'Abéché (suite et fin)

Peu après, apprenant que l'ennemi commence à fuir et que la victoire parait acquise, il décide de s'emparer d'Abéché mais, ne pouvant parler, il écrit sur son carnet : “En avant ! A Abéché”, laissant sur place plusieurs centaines de morts et blessés ennemis.
Le 2 juin, à 1 h 30, la colonne arrive à 2.500m de la capitale, mettant en fuite les postes avancés adverses qui refluent vers Abéché dont le bombardement par les deux canons de montagne rapidement mis en batterie, a commencé. Ces premiers tirs sur la ville ont pour effet de provoquer un vent de panique, Doudmoura et ses guerriers prennent la fuite et un émissaire vient supplier que l'on cesse le feu.

A 3 h 30, le drapeau français flotte sur le palais du sultan tandis que l'un de ses lieutenants, le djerma Nasser se rend avec 1.000 de ses hommes armés de fusils, au sultan Acyl qui est entré dans la ville avec la colonne.

Dès le lendemain, le Lieutenant Bourreau entreprend la construction d'un poste et, le 4 juin, annonce le retour de la population ainsi que la soumission de 400 autres guerriers. Le 23 août, le sultan Acyl est officiellement intronisé.

L'annonce de la prise d'Abéché a un grand retentissement en Afrique et en Europe où elle est qualifiée “d'évènement d'une importance considérable” et même favorablement commentée au Soudan anglo-égyptien. Elle permet d'accélérer la pacification du Tchad et de renforcer son organisation tout en faisant l'économie d'une lourde expédition.

Alors que le commandement demande son inscription au tableau d'avancement de chef de bataillon, le vainqueur d'Abéché se remet assez rapidement, sur place, de sa blessure et le Gouvernement lui donne le titre de Résident de France.

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