NOS ILLUSTRES ANCIENS

LE COLONEL PRINCE DIMITRI AMILAKVARI (1906-1942)
LE PRINCE DES LÉGIONNAIRES (suite)

Le 14 juillet 1939, il est ce magnifique officier, à la belle carrure que la foule acclame sur les Champs-Elysées lorsque les "képis blancs" défilent à Paris pour la première fois depuis la parade de la victoire de 1918. A la déclaration de guerre, il se fait naturaliser Français afin d'assurer en cas de malheur, l'avenir de son épouse née Princesse Irène Dadiani, de la famille régnante de Mingrélie. Il a perdu à Bel-Abbès l'aîné de ses trois enfants.

De Narvik au levant

En mars 1940, la "13" embarque à Oran sur les croiseurs "Marseillaise" et "Jean de Vienne". Le Capitaine Amilakvari me confie alors un passager clandestin qui fera parler de lui : le Capitaine Koenig. C'est un vendredi 13, en mai 1940, que la 13ème Demi-Brigade écrit le premier chapitre d'une longue histoire vécue au cours d'un périple de 92.000 kilomètres qui la conduira jusqu'à la victoire. Il fait froid ce jour là, il pleut, et toute la nuit une violente tempête de neigea sévi sur le Rombaken Fjord ; sous les ordres du Colonel Magrin-Vernerey, la Légion exécute le premier débarquement de vive force d'une guerre qui en comptera tant d'autres.

Dans l'amphithéâtre que forme au fond du fjord, un cirque de montagnes abruptes, une imposante flotte britannique nous appuie, en tête de mât, tous les bâtiments arborent un immense drapeau français. Malgré le plan de feu allemand les légionnaires débarquent, le Capitaine Amilakvari, un mousqueton à la main, nous entraîne à l'assaut de la côte 98 qui domine le camp d'Elversgaart. J'installe mes pièces, observe l'avance des voltigeurs que j'appuie, quand le capitaine me rappelle à l'ordre d'une manière très brutale "Vous ne voyez pas que c'est sur vous que l'on tire, espèce de c…". La scène n'a heureusement pour témoins que huit jaeggers qui dorment pour l'éternité. Quelques jours après, le 18 mai, le capitaine a l'occasion de vérifier qu'il a la baraka. Une balle traverse sa cagoule à hauteur de la gorge, il a ressenti une impression de brûlure. Depuis ce jour, la Capitaine Amilakvari n'est jamais allé au combat sans pélerine ou sa cagoule, jamais… sauf le dernier jour de sa vie, il allait avoir 36 ans.

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Narvik 1940
Le Vice-Amiral Laborde passe en revue les chasseurs
Narvik 1940