NOS ILLUSTRES ANCIENS

LE COLONEL PRINCE DIMITRI AMILAKVARI (1906-1942)
LE PRINCE DES LÉGIONNAIRES (suite)

Après avoir enlevé Narvik et repoussé en Suède, l'élite des troupes allemandes - jaegers et parachutistes - la "13" est de retour en Bretagne le 13 juin. Le Capitaine Amilakvari fait alors partie de la reconnaissance d'officiers chargée de préparer la défense du réduit breton. Devançant les bataillons, cette équipe se fraie un passage au travers de la foule désordonnée de civils apeurés et de militaires affolés avant de se retrouver cernée par les Allemands. Après un jeu de cache-cache avec les panzers, nos officiers arrivent en Grande-Bretagne le 22 juin en passant par Jersey. En route, ils ont recueilli le Capitaine Koenig de retour de Namsos.

Les bataillons ont échappé de justesse à la capture à Dinan. Embarqués à Brest, ils arrivent en Angleterre le 20 juin et campent près de Liverpool. Là, nous prenons connaissance de l'Appel lancé par le Général De Gaulle : Magrin-Vernerey (alias Monclar), Koenig, Amilakvari résistent aux sollicitations des chefs militaires qui nous pressent de partir au Maroc. Ils entraînent derrière eux 1.100 légionnaires sur les 15.000 hommes présents en Angleterre et qui forment le noyau des "Forces Françaises Libres" (1). Le colonel déclare : "nous saurons tirer les dernières cartouches au nom de la France, pour son honneur et la fidélité à la parole donnée". Koenig est prêt à servir, même dans l'armée britannique, Amilakvari déclare : "Je dois tout à la France, ce n'est pas au moment où elle a besoin de moi que je l'abandonnerai". Et le 14 juillet, notre capitaine défile à Londres, en tête des légionnaires, devant le cénotaphe du soldat inconnu, puis dépose une gerbe au pied de la statue du Maréchal Foch, sur le ruban de laquelle est inscrit : "Passant, va dire à la France que la Légion Etrangère est là".

A la tête de ses 2.000 volontaires, aviateurs et combattants de toutes armes de l'armée de terre, le Général de Gaulle s'embarque à Liverpool pour une expédition lointaine. Le 31 août 1940 commence pour la Légion, l'épopée de la reconquête qui la mène d'abord à Dakar, au Cameroun, puis, par le cap de Bonne Espérance en Erythrée, au sein de la Brigade Française d'Orient que commande le Colonel Monclar. La petite Armée Française Libre représente déjà une force non négligeable, un appoint valable pour les britanniques avec ses trois bataillons, ses artilleurs, ses sapeurs, ses conducteurs et ses services médicaux et d'intendance qui lui permettent de vivre de façon autonome.

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(1) : dixit le Général De Gaulle

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Le Général Koenig