LES FAITS D'ARMES DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

LA ROUTE DU ZIZ

Introduction

Les ouvrages consacrés à l'histoire de la Légion Etrangère traitent principalement des faits d'armes accomplis par ses diverses unités et des sacrifices qu'elles ont consentis sur tous les théâtres d'opérations où elles ont été appelées à servir. Les auteurs ne font, le plus souvent, que mentionner rapidement, on serait tenté de dire "pour mémoire", les missions peut-être moins glorieuses mais tout aussi importantes dont à été chargée la Légion qui s'est vue confier la réalisation de travaux de pistes et de routes, y compris la construction des ouvrages d'art indispensables à une utilisation rationnelle de ces routes, ainsi que de bâtiments à usage militaire ou même civil.

Ces travaux, effectués avec des moyens rudimentaires, dans des conditions techniques la plupart du temps difficiles et fréquemment périlleuses en raison de la proximité immédiate de zones d'insécurité au voisinage des secteurs où se déroulaient ces travaux, sont, au même titre que les combats auxquels elle a pris part, un des titres de gloire de la Légion Etrangère.

De tous les territoires où ont servi ses unités, le Maroc est, par excellence, celui où la Légion s'est surpassée dans l'exécution de cette mission de bâtisseur. Elle y a pris en charge la construction des routes et des postes. Ces postes, situés en bordure de zones de dissidence, servirent de base à la fois aux détachements ayant à exercer sur ces zones une surveillance permanente et aux officiers des Affaires Indigènes qui allaient établir des contacts avec les chefs de tribus insoumises afin de les amener, si possible par la persuasion et sans faire usage de la force, à reconnaître l'autorité du Sultan et de son maghzen. Les postes étaient situés à des points stratégiques et n'étaient dans un premier stade, reliés entre eux que par une ligne téléphonique très fréquemment coupée par les dissidents. La réparation de ces coupures était souvent la cause d'accrochages meurtriers avec les autochtones qui attendaient le détachement chargé de la réparation pour l'attaquer, lui faisant subir des pertes sensibles. Outre la ligne téléphonique, les liaisons étaient effectuées par une piste rudimentaire permettant le passage des convois de ravitaillement constitués d'unités légères de protection et d'animaux de bât.

Le passage d'un convoi était, pour chaque poste, un événement important, caril était l'occasion pour ses occupants de reprendre contact avec le monde extérieur, de recevoir du courrier et de rompre, dans une certaine mesure, l'isolement dans lequel ils étaient plongés.

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La ville de Meknès
La ville de Fez