LES FAITS D'ARMES DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
LE
COMBAT DE NA-SAN
Tonkin - novembre - décembre 1952
Présentation
La
chute de Nghia-Lô et de ses petits postes satellites dévoila
l'ampleur des moyens mis en uvre par les rebelles. Il parut alors
opportun au Commandement de compartimenter la défense et de regrouper
nos forces. Na-San est choisi comme point fort du pays Thaï Noir
car il dispose d'une aire d'atterrissage utilisable par l'aviation de
transport. Sans cesse des appareils, durant deux mois, apportent matériel
et ravitaillement. Un ensemble de points d'appuis est aménagé
qui protège le terrain; des renforts sont amenés à
pied d'uvre. On s'installe sous terre tandis que les unités
de couverture rejoignent peu à peu le camp retranché.
Dès la mi-novembre, la pression rebelle s'accentue. La bataille
de Na-San s'engage et la Légion va jouer naturellement un rôle
important : les deux B.E.P. en effet sont en place ainsi que le 3/5ème
R.E.I. et le 3/3ème R.E.I.
Le 23 novembre 1952, une compagnie du 3/5ème R.E.I. réussit à repousser les Viêts qui avaient pénétré dans son point d'appui, en même temps qu'une unité Thaï. Au cours de la nuit du 1er au 2 décembre, le gros de l'attaque rebelle s'exerce contre les positions tenues par la 10ème Compagnie du 5ème et par le 3/3ème R.E.I. L'assaut est appuyé par des canons sans recul et des mortiers. Les obus puis les grenades tombent sans discontinuer. Les Viêts pratiquent des brèches dans les barbelés en utilisant des bengalores de fabrication locale. Les légionnaires les laissent parvenir aux brèches et fauchent les vagues qui se présentent. Le 3/3 qui a bloqué net toutes les tentatives ennemies, découvre au matin plus de deux cents cadavres dans les barbelés. C'est un véritable flot qui déferle sur la 10ème Compagnie du 5ème. Mais là aussi, la discipline de feu est complète; en certains points, les Viêts arrivent à trente mètres des emplacements de combat mais ils ne peuvent s'emparer de la position. Payant durement leur victoire - deux sous-officiers ont été tués - les légionnaires infligent des pertes considérables aux Viêts qui abandonnent la partie, laissant trois cent cinquante cadavres et une cinquantaine de blessés sur le terrain.
Une fois encore la Légion avait donné sa mesure et imprimé sa marque au combat.