LES RÉCITS DES ANCIENS

LA GUERRE D'INDOCHINE

SOUVENIR EN HONNEUR D'UN ANCIEN DU 1/3ème REI QUI ÉTAIT MON AMI

Poste 41 Ouest, le long de la RC4, le 4 octobre 1950.

Le Viêtminh attaque sans arrêt ; la garnison riposte de toutes ses armes ; sur le point d'être submergée par le nombre, le PC décide une sortie en force ; constatant que des légionnaires blessés gisent encore dans le poste un groupe de gradés et de légionnaires se précipite aussitôt pour les récupérer, protégés par un tireur FM. Le légionnaire Joseph Tuma, son 24/29 à la hanche tient en respect la horde de Viêts par des rafales précises et à bout portant, ce qui permet d'évacuer les blessés les sauvant de la mort ou, pire, de la captivité des camps Vietminh. Cette action exemplaire, digne de nos grands anciens, lui vaut une citation à l'ordre du corps d'armée comportant l'attribution de la croix de guerre TOE avec étoile de vermeil.

Le légionnaire Joseph Tuma est un ami d'enfance, d'origine tchèque, comme moi. En 1948, refusant l'asservissement au régime des Soviets, c'est ensemble que "nous avons choisi la liberté" en franchissant la frontière germano-tchèque, les armes à la main et la police "populaire" aux trousses, faisant de nous des réfugiés politiques.

1949, enfin Marseille où nous rejoignons la Légion Etrangère.

30 avril 1949, Fort Saint Nicolas, calot à pointes et bandes molletières, modèle 1914/1918 ; pour la première fois nous écoutons le récit du combat de Camerone et déjà nous sommes fiers de bientôt appartenir à cette troupe d'élite.

Mai 1949, Sidi-Bel-Abbès à la C.P. 3, enfin le képi blanc, direction le quartier Soyer à Mascara où déjà mon ami se distingue comme tireur d'élite. L'instruction terminée, il part pour l'Extrême-Orient, cette Indochine de nos rêves, affecté au 1/3ème R.E.I. (1er Bataillon du 3ème R.E.I.). Quant à moi, je reste à Bel-Abbès, désigné pour suivre le peloton des élèves caporaux.

Septembre 1950, enfin je pars à mon tour pour "l'Indo", débarquement à Haïphong le 29, arrivée à Langson vers le 4 ou 5 octobre 1950, en plein drame, la R.C. 4 est en cours d'évacuation.

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