LES RÉCITS DES ANCIENS
LA GUERRE D'ALGÉRIE
EN CAS D'IMPRÉVU
Le silence absorbe bientôt les derniers bruits de moteurs, le ciel est assez clair et les étoiles commencent à s'éteindre une à une, puis, dès que chaque unité a rameuté tous les siens, c'est le départ pour le crapahut traditionnel. Silence radio de circonstance, à moins d'urgence, chacun sachant où aller et ce qu'il doit faire.
Nous sommes à l'E.M.T. 1 du 5ème R.E.I., indicatif Domino rouge. L'effectif est d'une quinzaine d'hommes comprenant les transmissions, deux infirmiers, ainsi qu'une équipe voltige et une pièce FM pour sa propre protection. Notre chef direct, de Commandant Camelin, contrôle la progression des 1er, 2ème, 3ème compagnies habituelles de l'E.M.T. ainsi que la compagnie d'appuis qui, pour la circonstance, a laissé ses roulettes au parking.
Beaucoup plus loin l'E.M.T. 2 Domino vert avec les 4ème, 5ème et 6ème compagnies a hérité de la compagnie portée Domino carmin qui, comme la C.A., marche à pied.
Il fait un peu frais, mais la marche nous dégourdi les jambes et assoupli les Rangers. A l'aube, nous arrivons sur une ligne de crête, ce sera notre position pour la journée. L'équipe et la pièce se mettent en protection, tandis que nous nous mettons en place.
Dans les grésillements des postes de radio, on entend les compagnies
rendre compte de leurs mises en place :
- "Domino rouge de Lilas !
"
- "Rouge écoute !
"
- "Lilas en place RAS terminé !
"