LES RÉCITS DES ANCIENS

LA GUERRE D'ALGÉRIE

QUI C'EST LE CHEF ?

Comme dans le film "La guerre des boutons", il faut bien trouver le moyen de rester, toujours, en toute circonstance, le Chef. Suivez bien cette petite histoire, toute bête, très naïve, sans importance, mais qui a le mérite de montrer qu'à certains moments les grands gamins que nous sommes et restons, ne manquent pas d'humour. Soyez patients s'il vous plait. Avant de tout vous dire, j'ai plaisir à revivre avec vous et ceux de cette lointaine période, il en reste très peu, pour les autres, n'est-il pas toujours intéressant de connaître des instants de vie, vécus par les grands anciens, et leur comportement parfois original, dans un contexte de circonstances très particulières.

Algérie … Seiar … 1956

La 7ème Compagnie (la plus belle) du 2ème Bataillon de la 13ème DBLE, tenait garnison dans un poste magnifique (4 étoiles), confortable, très fonctionnel, bien adapté au travail demandé, à quelques pas d'une oasis appelée Seiar, dont nous ne goutions que très rarement la fraicheur bienfaisante. Ce poste, un des derniers avant l'immensité du Sahara, était situé aux confins des Aurès-Nemencha, dans le sud du Constantinois. Là, vivaient des hommes, des légionnaires, des combattants en vadrouille opérationnelle permanente, dans une région plus qu'inhospitalière, s'étendant sur près de 50 km au carré.
Régions aux vastes étendues, faites de montagnes, dunes, plaines, vallées et plateaux, à la végétation changeante, de ravins profonds et sinueux, de regs à la terre pourrie, aux pierres coupantes, éclatées par le soleil, la chaleur, le vent et le froid.

Oui, paysages immenses, lunaires, inhumains, surprenants de silence, de tristesse, de mystère et d'insécurité. Paysages aussi grandioses par leurs dimensions, leurs couleurs changeantes, leurs décors étonnants, voire inquiétants, leurs horizons mal définis.
Oui, paysages aux contrastes saisissants et il faut le dire aussi, d'une beauté sauvage qui vous laisse admiratif, vous ramène à l'échelle humaine, à faire preuve de beaucoup d'humilité devant ce spectacle d'une nature immense, qui vous ébloui, vous écrase, vous domine.

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