LES TRADITIONS DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
LE
COMBAT DE CAMERONE
30 AVRIL 1863
LE PRÉLUDE
Début 1862, la Légion Etrangère qui comptait deux régiments, au complet en Algérie, est réorganisée à la suite de la dissolution du 1er Régiment Etranger, le 14 décembre 1862. Les sous-officiers et hommes de troupe sont versés au 2ème Régiment Etranger. Les officiers servant à titre français sont mutés dans les régiments français ; ceux servant à titre étranger passant au 2 qui prend le nom de Régiment Etranger. Sa garnison est à Sidi-Bel-Abbès. Le Colonel Jeanningros en prend le commandement.
Fin 1862, apprenant que le 2ème Régiment de Zouaves doit partir faire campagne au Mexique, les officiers subalternes du Régiment Etranger adressent à l'Empereur une pétition pour "avoir l'honneur de faire campagne", sans passer par la voie hiérarchique. Cela vaut les arrêts de rigueur pour l'officier le plus ancien de chaque grade mais, le 19 janvier 1863, le colonel Jeanningros reçoit l'ordre de se préparer à partir pour le Mexique
Le Régiment
Etranger qui compte deux bataillons à sept compagnies quitte Sidi-Bel-Abbès
les 26 et 28 janvier pour embarquer à Oran le 9 février sur
deux vaisseaux, "le Saint Louis" et "le Wagram".
Arrivé le 25 mars 1863 à Véra-Cruz, le Régiment
se voit confier pour premières missions de garder les Terres-Chaudes,
d'assurer les lignes de communication de l'armée, d'escorter les convois,
de protéger les travailleurs du chemin de fer que l'on construit de
Vera-Cruz à Olazaba, de faire des colonnes mobiles et de veiller à
la sécurité des détachements et des courriers.
C'est à partir de là que, pour le mois d'avril 1863, nous avons retranscrit ce qui est porté dans le "journal de marche" manuscrit du Régiment Étranger, conservé au Service Historique de l'Armée de Terre, reproduisant identiquement l'orthographe des noms.
Pour la bonne compréhension de ce qui va suivre, il est apparu nécessaire de préciser que la 3ème compagnie du 1er bataillon qui s'illustra lors du combat de Camerone, n'avait pas de capitaine et ses officiers étaient malades, atteints par les fièvres comme une bonne partie de l'effectif de l'unité. C'est pourquoi, le capitaine Danjou, chevalier de la Légion d'Honneur depuis 1856, adjudant-major du Régiment, en a pris le commandement pour mener la mission, confiée à la compagnie. Les sous-Lieutenant Vilain, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1859, officier-payeur et Maudet, décoré de la Médaille Militaire depuis 1858, porte-drapeau, ont demandé et obtenu de partir avec lui.