L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

1914-1918

6 - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

6 - E - En Champagne : 17 avril 1917 Le «Golfe» d’Aubérive

6 – E – 2 – L'attaque du 17 au 21 avril 1917 (suite et fin)

Le village est atteint : une grande partie de la mission est accomplie, il reste à nettoyer les tranchées avoisinantes. Ces actions avaient été précédées dans l'après-midi par une reconnaissance de la 185ème Brigade Territoriale. Profitant de l'avance des légionnaires "les pépères" – surnom affectueux donné aux territoriaux, réservistes âgés – ne voulaient pas rester inactifs, faisant, par là, preuve d'un bel esprit. La 185ème Brigade Territoriale ne participait pas à l'attaque, mais tenait les tranchées entre la 24ème DI et celles du R.M.L.E. avant l'attaque.

Le Bataillon Waddell, pour sa part, a continué d'assurer sa mission de liaison entre les deux régiments de Tirailleurs, au prix lui aussi de sérieux accrochages. A l'issue de la journée la situation s'est améliorée. Du Mont-sans-Nom à la Suippes l'avance française a enlevé la majeure partie de la ligne adverse, mais pour sa part, le R.M.L.E. doit encore conquérir le Labyrinthe, le fortin Sud-Ouest de Vaudesincourt et le Grand Boyau. C'est une lourde tâche pour des unités diminuées de moitié. L'effectif du 3ème Bataillon est réduit à 275 hommes. De plus, la soif et la faim commencent à faire leur apparition en raison du manque de ravitaillement. Seules les munitions ne manquent pas trop.

Le 20, selon un scénario bien rodé et face à un adversaire toujours aussi résolu l'attaque reprend. Le nettoyage du Labyrinthe et du Grand Boyau se poursuit méthodiquement, réalisant quasiment l'encerclement du fortin sud-ouest de Vaudesincourt, clef de la défense. Le 2ème Bataillon ne reste pas inactif puisque, après un coup de main extraordinaire, il doit faire face à une vigoureuse réaction allemande.

Le 21, cinquième jour de l'attaque, une patrouille signale que le fortin sud-ouest de Vaudesincourt paraît inoccupé. Une reconnaissance au Nord de cet ouvrage le confirme, mais est vite prise à partie, tandis qu'un violent tir d'artillerie s'abat sur les 10ème et 11ème compagnies. Elles tiennent bon mais ne peuvent empêcher l'ennemi de s'y réinstaller, bien que la plus proche tranchée française n'en soit qu'à moins de 100 mètres. Avec la tombée du jour «Il n'est plus possible d'espérer une nouvelle progression, effectifs réduits de moitié, les hommes sont épuisés par les durs combats qu'ils n'ont cessé de livrer depuis le 17, on ne peut leur demander que de conserver le terrain». C'est ainsi que conclut le Journal de Marche du Régiment. Le fortin tombera quelques heures plus tard. La mission est entièrement remplie.

Après sa brillante action de la veille le 2ème Bataillon est ramené au Bois des Bouleaux où il reste à la disposition de la 2ème Brigade.

Légionnaire chargé d'une mitrailleuse
Des légionnaires lancent des grenades
Carte des combats de la Légion en Champagne
Entrainement au lancer de grenade