L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

1914-1918

2 - LE 2ème RÉGIMENT DE MARCHE DU 1er RÉGIMENT ÉTRANGER

2 - B - En Artois : mai et juin 1915 : Le baptême du feu
Les combats des secteurs de Vimy – cote 140 – Givenchy

2 - B - 1 - Les préparatifs de l’attaque du 9 mai 1915

Entre décembre 1914 et janvier 1915, les troupes françaises avaient tenté de rompre le front allemand dans le secteur de Notre-dame de Lorette, sur les hauteurs de la cote 140 – La folie, dans le bois de Berthonval, Aix-Noulette et Souchez. Cette offensive, menée par les 10ème, 21ème et 33ème Corps d’Armée, renforcés par la 45ème Division, à partir du 16 décembre 1914 est une véritable hécatombe. Les pertes avaient été extrêmement lourdes pour un gain de terrain minime. En plein hiver, les attaques ne pouvaient progresser en raison de l'état du terrain. En Artois, les tranchées étaient à peu près constamment inondées et il était presque impossible aux fantassins d'en sortir, malgré les gradins de franchissement. Au-delà du parapet, les hommes s’enfonçaient jusqu'aux genoux dans un vrai bourbier. Il fallait trois minutes pour avancer de cent mètres ; les tirailleurs ne pouvaient faire de bond ni se coucher, les culasses des fusils, envahies par la boue, ne fonctionnaient plus. Les assauts réussirent tout de même sur les premières lignes ennemies mais les furieuses contre-attaques allemandes enlevèrent le plus souvent les gains et dans de nombreuses zones, refoulaient à cent mètres en avant des tranchées françaises de départ. Les fantassins organisèrent le maigre terrain conquis au prix d'efforts inouïs. C’est dans ces conditions que le 2ème Régiment de Marche du 1er Étranger arrive en Artois. Il rejoint alors le 33ème Corps, sous les ordres du Général Philippe Pétain.

Les opérations de mai et juin, en Artois, ont pour but de trouver un point sensible pour tenter de rompre le front allemand. Elles ont également pour but de retenir à l’Ouest le plus possible de troupes allemandes pour soulager le front russe.

A la suite du premier échec français, et sur la demande du Commandant en chef, le Général Foch, commandant le groupe provisoire du Nord, établit le projet détaillé d'une opération offensive puissante à monter dans la région au nord d'Arras. Ce plan comporte une attaque principale menée par trois Corps d'Armée, ayant pour objectif la crête de Vimy (cotes 119, 140, 132), et appuyée par deux attaques de flancs, l'une au Nord, visant la crête de Notre Dame de Lorette et l'éperon Nord de Souchez, puis la cote 119 ; l'autre au sud, ayant pour objectif les cotes 96, 93 et s'étendant jusqu'à la Scarpe. La crête de Vimy, objectif principal, domine toute la plaine qui s'étend jusqu'à Douai, et la tient sous son canon. Grâce à la nature du terrain qu'elle domine, cette position en tombant entre les mains françaises pouvait entraîner une rupture d'équilibre des forces ennemies.

Suite

Les légionnaires font leurs premières armes dans les tranchées de la Marne
Légionnaires  au combat en décembre 1914
Une tranchée de première ligne au début de la guerre
La cote 140 de sinistre mémoire