NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL
Une nouvelle fois, ce fut la guerre. Des anciens, des camps de concentration où les jetaient leur nationalité originelle, cherchaient auprès de leur idole d'autrefois les moyens d'être libérés pour reprendre les armes. Le New-York Herald Tribune publia le 6 mai 1940, un article annonçant que la Général Rollet demandait à être réintégré dans l'active. Il n'y eût apparemment pas d'autre écho à la dernière démarche de celui qui avait toujours été si intransigeant avec le devoir. On peut être sûr que les tristes épreuves de 1940 furent durement ressenties par cet homme enthousiaste et vaillant qui n'avait jamais connu la défaite.
Le nom de Camerone est inscrit sur tous les drapeaux et étendards de la Légion Etrangère, en tête des noms de batailles propres à chaque régiment. De même, il n'est pas à travers le monde une seule unité de Légion, la plus petite soit-elle, qui n'affiche à côté de la photographie du chef de corps en exercice, celle du Général Rollet. C'est qu'au-delà de tous les particularismes, il a su faire passer un message simple, fait de respect de l'homme et de recherche du dévouement, de volonté et de fierté de bien servir.
Paul Rollet est mort à Paris le 16 avril 1941, à moins de soixante-six ans. Parce que c'était la guerre, il n'y eut que mille cinq cents personnes à venir signer les registres de condoléances, avant les obsèques provisoires. Après 1945, le corps du général fut inhumé au cimetière légionnaires de Sidi-Bel-Abbès, d'où il fut ramené en 1962, lors du grand exode qui ramena le 1er Etranger en métropole. Depuis, celui qui fut et reste le "Père de la Légion" repose dans le carré légionnaire du cimetière de Puyloubier.
Pour les légionnaires d'aujourd'hui qui croisent son regard tonique aux murs de leur vie quotidienne, le Général Rollet ne cesse de vivre dans leur cœur et de tenir compte de leur honneur et de leur fidelité.