NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL
7 - La Grande Guerre
Moins de quinze jours après son arrivée en France, l'affaire de Sarajevo éclate. Comme l'ensemble de l'opinion publique de l'époque, le Capitaine Rollet suit ces événements avec attention et pense que la guerre sera courte. "Pour ne pas manquer l'affaire" dira-t-il plus tard, et malgré cette Légion qu'il sert avec flammes depuis quinze ans, il ne voudrait pas se contenter d'entretenir la présence au Maroc, fût-ce avec Lyautey. Il veut se battre au front. Après de nombreuses démarches auprès du ministère pour obtenir ce poste en France plutôt que de retourner à Saïda, il obtient gain de cause.
Au moment de la mobilisation, il se présente au 31ème Régiment d'Infanterie à Orléans pour occuper les fonctions de capitaine adjudant-major au 1er Bataillon. Le 6 août 1914, le régiment entre en campagne au sein de la 10ème Division d'Infanterie. Dès le 22 août, le régiment, envoyé dans le secteur de Longwy, est engagé dans les combats de Cutry (en Meurthe et Moselle) où le Capitaine Rollet est blessé. Evacué de force, il rejoint son unité malgré l'avis contraire des médecins. Il est nommé à la tête du 2ème Bataillon et le 6 septembre 1914, il est de nouveau blessé lors des combats de Chamons. Evacué une nouvelle fois, il écourte sa convalescence et, apprenant que le Général Gouraud, qu'il a bien connu au Maroc et qui l'honore de son amitié, a été nommé à la tête de la 10ème Division, il se présente directement à son PC le 3 octobre 1914. Il se voit alors confié le commandement du 331ème R.I., régiment de réservistes dérivé du 31ème R.I. Ce régiment, durement éprouvé lors des combats de Chappy et du bois de Véry dans la Meuse, les 23 et 24 septembre 1914, est réduit à 600 hommes dont six officiers. C'est un lieutenant qui commande le régiment.
Coïncidant avec l'arrivée du Capitaine Rollet, la mutation de 3 officiers et 700 hommes, permet de réorganiser le régiment à 2 bataillons de 4 compagnies chacun. Nommé commandant à titre temporaire le 15 octobre, le Capitaine Rollet doit maintenant parfaire l'instruction du régiment, composé de soldats âgés de plus de 30 ans. Malgré ses efforts, le régiment, employé à des taches subalternes comme les travaux de tranchées, paie cher son inexpérience du feu. Lors d'attaques ennemies localisées, il perd régulièrement des hommes désemparé devant la violence des accrochages. Le 331ème R.I. est ensuite engagé avec succès à Vauquois puis en Argonne avant de revenir à Vauquois. Le 28 octobre 1914, une première attaque sur Vauquois échoue par manque de cohésion : un bataillon se perd sur le terrain. Rollet relève un officier de son commandement et donne l'ordre de tenir le terrain acquis coûte que coûte. Le 331 est relevé le 8 novembre et envoyé dans le secteur de Courte-Chausse Lachalade. Il tient les tranchées et effectue des travaux d'organisation du terrain.