NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL
Le 31 octobre 1894, Paul Rollet entre à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, avec le numéro 56 sur six cents candidats admis au concours. Il y passera les deux réglementaires à s'instruire certes, mais aussi à confirmer son caractère de futur homme de terrain plutôt que de cabinet.
A vingt ans, débordant d'énergie, il brille dans les activités physiques, les exercices de combat, les marches, plus qu'il ne s'intéresse aux amphis. On sait qu'il fut au moins cité une fois au rapport du commandant de l'école : rentrant seul d'une permission sans doute éprouvante, le jeune saint-cyrien s'endort dans le dernier train de nuit et se réveille au terminus. L'élève Rollet prend alors la route et couvre à pieds ses trente kilomètres avant le petit jour pour rejoindre l'école. En lui octroyant les quelques jours d'arrêt conventionnels, le "poireau" le félicita pour "sa vigueur et sa résistance". Cette anecdote est révélatrice des qualités foncières que le futur officier va développer au cours de sa carrière : générosité dans l'effort, rigueur et ténacité dans la poursuite des buts fixés.
Sorti de l'E.S.M. en août 1896, classé 311ème sur 587 (car les examens sanctionnent plus les études que le caractère), le Sous-lieutenant Paul Rollet est affecté au 91ème Régiment d'Infanterie dans les Ardennes. Il y fait ses classes de commandement, en essayant de s'accommoder des obligations de la vie de garnison difficiles à concilier avec son idéal d'action. Aussi ne faut-il pas s'étonner de le voir, en décembre 1899, obtenir sa mutation pour la Légion Etrangère en Algérie. Il est lieutenant depuis quatorze mois.