NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
GÉNÉRAL ROLLET
UN HOMME DE COEUR, DE CARACTÈRE ET D'IDÉAL
Témoignage
du Colonel Maire
(Extrait de ses mémoires publiées
en 1937)
"Le 29 mai 1917, arriva parmi nous un officier dont une rumeur de légende, parmi les anciens légionnaires, précédait la légendaire figure. Il avait déjà derrière lui vingt ans de Légion, puisqu'il y fit ses premiers pas en 1897 [l'auteur ne s'est trompé que de deux années, 1899 dans la réalité]. Du 31ème d'Infanterie où il s'était trouvé incorporé après la déclaration de guerre, il rejoignait, lui aussi, son véritable destin en prenant le commandement du Régiment de Marche de la Légion Étrangère.
Quand je dis populaire, je songe surtout à la place que, peu à peu, il réussit à prendre au cours des années qui suivirent l'armistice. Il tomba sur nous comme un météore, car nous le connaissions à peine. Mais rapidement nous fûmes convaincus que nul plus que lui ne méritait la distinction dont on le gratifiait. Petit, sec, nerveux, un visage creusé où flambaient, sous l'épaisse frondaison des arcades sourcilières deux yeux bleus et transparents, il ramenait brusquement à nous une puissante odeur d'Afrique. A la vérité, il s'était taillé en Algérie, malgré sa taille exiguë, une place enviable comme capitaine de compagnie montée. Les vieux légionnaires l'appelait capitaine Espadrille, l'identifiant ainsi avec une des marottes vestimentaires qui lui avait valu, entre autres choses sa notoriété."