NOS ILLUSTRES ANCIENS
FRANÇOIS FABER
CHAMPION CYCLISTE LUXEMBOURGEOIS (suite et fin)
Dans une remarquable conférence qu'il a faite, en français (ne maîtrisant pas suffisamment le luxembourgeois), le 9 octobre 1913, à Luxembourg, à l'invitation du ministre d'Etat Paul Eyschen, il revendique fièrement ses racines: «Je ne suis qu'un grand diable de coureur cycliste, doublé d'un fidèle et ardent Luxembourgeois.»
Mais il se montre tout aussi fidèle et ardent Français lorsqu'il signe un contrat d’EVDG au bureau de recrutement de la Seine. Il est affecté au 1er régiment étranger au dépôt de Bayonne, le 22 août 1914. Caporal du 2e RM du 1er RE, il est tué à l’ennemi le 9 mai 1915 au cours de la bataille des «ouvrages blancs» à Carency près de Berthonval. Cité à l’ordre de la division avec Croix de Guerre 1914 – 1918. Il est médaillé militaire à titre posthume au Journal officiel du 24 mai 1922.
Le matin de sa mort, François Faber reçoit une lettre l’informant de la naissance d’un fils. Une plaque à sa mémoire déposée à la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette, rappelle son sacrifice.
Il est à noter que le même jour, s’est engagé au même centre de recrutement un autre François Faber, matricule 1668, né le 17 juillet 1893, à Beggen Wimtzig au grand-duché du Luxembourg. Disparu le 9 mai 1915 à Berthonval, il est déclaré décédé par jugement rendu le 25 fév. 1921 par le tribunal de la Seine. Son demi-frère Ernest Paul, né le 5 décembre 1881 à Villotte-sur-Ource en Côte d'or, décédé le 9 sept. 1964 à Saint-Gatien-des-Bois est également un vainqueur d’une étape sur le Tour de France.
François Guillaume n'hésite pas à comparer ce premier héros cycliste luxembourgeois à Jean l'Aveugle, autre héros national historique de ce pays : «Le cas de François Faber... est emblématique d'un certain Luxembourg amoureux de la France à l'image de Jean l'Aveugle, mort en défendant les intérêts du roi français. D'une certaine façon, Carency, lieu où notre coureur soldat est tombé, fait écho à Crécy, où notre comte téméraire a perdu la vie. Le mythe du roi aveugle et chevaleresque revit dans la figure du champion généreux et ardent.»
Le complément d'informations est venu de Monsieur Christian Rémy que je remercie chaleureusement