NOS ILLUSTRES ANCIENS
LE
CAPITAINE DE BORELLI
CHEVALIER ERRANT ET PALADIN POÈTE
(suite et fin)
Le Capitaine
de Borelli est cité une seconde fois le 22 mai par ordre général
n° 4 du Corps Expéditionnaire pour s'être particulièrement
distingué au siège de Tuyen-Quang : "Bravoure chevaleresque
; a par son entrain et sa présence constante aux postes les plus
dangereux, exalté la valeur morale de la troupe qu'il commandait".
Les pertes de la garnison sont de 56 morts (y compris ceux décédés
de leurs blessures par la suite) dont 48 légionnaires, et 148 blessés.
La garnison a tenu sans faillir durant 3 mois et 36 jours face à
10.000 combattants chinois.
Pour la Légion Etrangère, Tuyen-Quang est le Camerone de l'Extrème-Orient. Ce fait d'armes glorieux est évoqué dans la première strophe de son chant de tradition : "Le Boudin".
"Avant le silence", son dernier ouvrage
Son
état de santé se détériorant, le Capitaine de
Borelli quitte le Tonkin en juillet 1885 ; et placé en non-activité
pour infirmités temporaires puis affecté au 3ème Régiment
de Zouaves en Algérie, du 17 août 1888 au 3 octobre 1889 avant
d'être admis d'office à la retraite en 1891.
Il sert de nouveau dans l'Armée Territoriale avec le grade de lieutenant
colonel jusqu'au 1er janvier 1902. "Avant le silence" regroupe
ses deniers poèmes. Ils évoquent la fin d'un homme qui a connu
une vie bien mouvementée.
"Emmanuel,
Raymond de Borelli, officier d'Infanterie en retraite, officier de la Légion
d'Honneur, époux de Armande Gabrielle Marie d'Angosse, est décédé
le 10 mai 1906 à quatre heures du soir en sa demeure à Versailles,
au n° 22 de la rue Magenta".
Il était titulaire des médailles d'Italie, du Tonkin et officier
d'Académie.
Il avait reçu la médaille de la Valeur militaire de Sardaigne,
était chevalier de l'Ordre Pontifical de Saint Grégoire-le-Grand,
décoré de l'ordre de Charles III d'Espagne, fait commandeur
de l'ordre du Cambodge, commandeur de l'Ordre de Saint Sylvestre, officier
de 3ème classe du Nicham-Iftikar et officier du Dragon d'Annam.
Lieutenant-colonel (h) Benoît Guiffray
Cet article a été réalisé grâce à l'active collaboration de l'adjudant-chef Ragot (er) et du personnel des archives du Service Historique de la Défense au Château de Vincennes. Nous leur exprimons ici notre reconnaissance.