DIVERS

La Poésie à la Légion Étrangère

 

La patrouille de nuit (suite)

Ils vont l'arme à la main redoutant l'embuscade,
Pénétrant du regard les rizières et les bois…
Serait-ce par hasard une vaine promenade ?
Dans le pays tout proche, les chiens aux abois…

Mais soudain dans la nuit partent de brèves rafales
Dont l'écho se prolonge au-delà des montagnes.
Le rebelle est tout près et quand sifflent les balles,
Le légionnaire les narguent, tapi dans la campagne.

Personne de touché. - Et sans perdre un instant
Les hommes bondissent alors, méprisant la mitraille
Que peuvent donc espérer ces visages grimaçants
Avec tous ces blédards rompus à la bataille ?

Sous la lumière blafarde, s'engage un corps à corps
A travers les bosquets, les cactus et les bois…
C'est la ronde infernale que dirige la mort…
La ronde du combattant qui doit subir la loi…

Quelques minutes suffisent à combler ces désirs
Car déjà l'on perçoit des râles et des cris…
Sur le sable grisâtre des hommes vont mourir,
Inondant de leur sang le sol de leur Pays ;

Ce n'est pas tout à fit cet amour du prochain
Qu'on prône à haute voix dans les amphithéâtres
Ce n'est qu'la comédie que jouent tous ces humains
Acteurs ou spectateurs d'un perpétuel théâtre.

Suite