LES RÉCITS DES ANCIENS
LA GUERRE D'INDOCHINE
UN BEAU COUP DE CANON
Super
poste - 80 x 80 -, quatre tours de coins, une tour principale,
uvre des légionnaires, une entrée type saharien,
entourée sur deux faces de canaux boueux et profonds
plus deux autres faces comportant des défenses accessoires
locales, bambous refendus, fils barbelés et mines (il
y a même un cimetière).
Une compagnie régulière de cent soixante hommes,
deux compagnies de supplétifs, trois cents et en outre
: un canon de 155 de marine, un canon de soixante-quinze, trois
canons de 40 Bofors, deux mortiers lourds. Tam-Binh est un poste
isolé, tout ravitaillement s'effectue par la route et
demande la mise en place d'une opération (ouverture de
route, protection sur tout l'itinéraire et garde des
ponts tous détruits, les routes elles mêmes se
présentent en touches de piano et sont minées)
Voici l'histoire : Monté sur une plate-forme spéciale
dans la cour du poste, le 155 de marine, prévu pour des
tirs tout azimuts, va cracher ses premiers projectiles. Le premier
coup d'essai fût un coup de maître
Suite à
l'affaissement de la plate-forme, l'obus traversa le poste au
niveau de la chambre du "chef" qui lui se
trouvait sur la tour principale pour observer les impacts normalement
attendus dans la rizière. Quatre blessés, des
dégats importants et beaucoup de chance pour Robert Taurand.
Cinq années plus tard, comme capitaine, après deux années passées au Tonkin au 5ème R.E.I.commandant de compagnie, je prenais en charge à la 13ème D.B.L.E. la compagnie qui avait construit la tour principale du poste de Tambinh (rencontre de bâtisseurs ) Que de chemin parcouru
En voyage au Viêt-Nam en 1990, j'ai pu constater que cet ancien poste était toujours debout existaient aussi les défenses accessoires les barbelés étaient rouillés. C'est curieux comme le temps passe ! Les bambous refendus, eux, n'avaient pas bougés et restaient menaçants.
Colonel
(e.r.) Robert Taurand
Commandeur de la Légion d'Honneur