III / LE POSTE DE BO-CUNG

Effectifs :
Le poste commandé par le lieutenant Jaluzot était tenu le 6 octobre 1950 et depuis le début avril de la même année par la 3ème section de la 2ème compagnie du 1/3ème R.E.I. à effectifs de dix-sept sous-officiers et légionnaires renforcés par seize supplétifs Thôs originaires des villages avoisinants. De valeurs physique et combative inégales, ils formaient une troupe d'éclaireurs remarquable, aussi bien pour leur connaissance des pistes de la jungle et des calcaires que pour leur instinct de chasseurs, qui les mettait en garde contre toute anomalie dans la brousse et dans la forêt.

Situation :
Sur un mamelon herbeux, commandant un pont Bailey, sur un affluent du Song Ky-Cong, pont lui-même battu par un blockhaus en pierres de taille et en ciment, il était situé entre le village de Na-Liet au nord, possédant une milice armée, et le village de Bo-Cung au sud, non armé. Dominé à l'Est par trois calcaires isolés, il avait été construit à la suite d'une embuscade meurtrière au sud de la cuvette de Lung-Vaï et surplombait lui-même, les rizières inondées jusqu'au Song Ky-Cong, fleuve impétueux et infranchissable à guet. A l'Ouest du fleuve s'élevaient des collines couvertes de végétation et d'arbres. Une enceinte de troncs d'arbre, d'un mètre de diamètre en deux rangées contenant un mètre de terre tassée et retenue par des rails verticaux, couronnait le sommet. Quatre blockhaus en traverses de chemin de fer flanquaient plus ou moins bien les côtés du poste, épousant le sommet du mamelon, plus ou moins circulaire. A l'intérieur, deux tours, l'une armée d'une mitrailleuse de 20 mm Flak Pak, l'autre d'une mitrailleuse de 12,7 mm.

Aux environs du 1er octobre, celle-ci sera transférée sur le calcaire dominant le poste à l'est et montée sur un rail circulaire de camion, scellée dans le rocher. Cette arme sera servie par deux légionnaires et deux supplétifs dotés aussi d'un fusil lance-grenades et de grenades dont l'effet ressemble à l'éclatement d'obus de 60 mm.

Suite