LES RÉCITS DES ANCIENS

LA GUERRE D'INDOCHINE

L'ATTAQUE DU POSTE DE BO-CUNG
I / GÉNÉRALITÉS (suite et fin)

Entre Langson et la mer, ce sont les Nungs, autre population d'origine chinoise mais moins virile. Sur les hauts sommets habitent les Mans, peu évolués, vivent chichement du riz cultivé sur les raïs (culture sur brûlis). Le climat est torride en été mais très froid en hiver. Dès le mois de septembre, les gardes de nuit mettent la capote, et la tenue de drap est portée en permanence de novembre à mars. Il n'est pas rare de voir de la neige sur les montagnes et une légère couche de glace en haute région.
La route coloniale N° 4 longe la frontière chinoise depuis Tien-Yen - Monkay sur la mer, jusqu'à Cao-Bang, souvent à une distance de quelques kilomètres seulement.

L'intérêt économique de cette région est quelconque. Peu de production de riz, un peu d'anis étoilé (badian), peu de mines exploitables à la différence de la route coloniale N° 3, Cao-Bang Hanoï par Bac-Kan (Tuyen-Quang) et les lacs Babé. Son intérêt est plutôt stratégique, quoique rocade, contrairement aux route coloniale N° 3 et route coloniale 1 qui sont des pénétrantes. Elle permet les liaisons et le commerce avec la Chine doublée par la voie ferrée allant par Nam-Quan (Porte de Chine) près de Dong-Dang, jusqu'à Nanning, en Chine, d'une part, et à Na-Cham, de l'autre.

En 1944, les japonais ont supplanté l'autorité française en tout point. Fin 1945, les chinois les ont relevés, mêlés aux nationalistes du V.N.Q.D.D. A l'automne 1947, la colonne Beaufre reprend Cao-Bang et Bac-Kan à partir de Langson, pour couper le Viêt-Minh des contacts avec la Chine. Ce support chinois occasionnel du temps de Tchang-Kaï-Check va devenir total avec Mao-Tsé-Toung, dont les troupes bordent la frontière entre décembre 1949 et janvier 1950. La route coloniale N° 4 permettra de relier les postes entre eux et le travail principal des postes sera de conserver la route, tout en protégeant les convois qui l'empruntent pour les ravitailler en tout. Leur cadence, hebdomadaire au début, deviendra mensuelle. Cao-Bang étant ravitaillé par air depuis le printemps 1950. Il n'était pas rare de voir au départ de Langson, faute de place, des soldats couchés dans les cercueils empilés dans les camions.

Plan de la RC 4
Convoi du 3ème R.E.I. sur la R.C. 4
Membre de la tribu des Thôs
Jeunes filles des tribus Méos