LES RÉCITS DES ANCIENS

DIVERS

LA BARAKA..., CA EXISTE. MOI JE CONNAIS

Voici ma première histoire. Bonne lecture !

En 1931 j'avais 12 ans. Mon père, grand invalide de guerre adorait la pêche. Avec un seul bras il lui fallait l'aide de son fils pour placer les asticots à l'hameçon ou décrocher le fil souvent envoyé dans les arbres ou les broussailles. Nous étions à Bourges sur le bord de la rivière "Le Moulon" au point dit le pont de la mariée, joli coin, réputé pour la pêche aux gardons. Le printemps venait de renaître, le soleil timidement avait fait son apparition, quelques oiseaux voletaient, l'instant était agréable et je me tenais sagement pas trop éloigné de mon père. N'étais-je pas son assistant ?

"Dudu", c'était mon surnom. Allez savoir pourquoi ma jeune sœur Micheline en regardant le bouchon original, représentant une tête de marin, acheté par notre mère, a fait le rapprochement avec ma petite tenue de marin (c'était la mode) avec comme coiffure le béret de marin comme celui du bouchon ... alors je suis devenu le Dudu de la famille. Encore aujourd'hui j'ai quelques rares parents qui utilisent ce surnom ... hélas il n'y en a plus beaucoup ! Le surnom ne m'a jamais fait grand plaisir mais le sort en était jeté ... il m'a poursuivi toute ma vie.

- “Dudu, je suis accroché la haut... fait attention ... assure toi bien.
- “Oui papa” !

Tel un singe, je n'étais certes pas gros à cette époque, je monte sur l'arbre dont la branche principale s'allongeait au dessus de l'eau de la rivière. Lentement, progressant en sûreté, j'arrive au niveau de l'accrochage. Je suis près du fil, près du bas de ligne, je devine les plombs et me prépare à libérer la ligne ... c'est presque fait... Un craquement, une chute verticale, la branche a cédé, je suis précipité vers la fosse de plus de 2 m d'eau ... j'entends le cri horrifié de mon père.

Suite