LES RÉCITS DES ANCIENS

1914 - 1918

UN TAMTAM POUR LA MUSIQUE…
OU LE "DÉBROUILLE-TOI" DU LÉGIONNAIRE

D'après l'article de P. Bénigni dans la revue "la Légion Etrangère" n° 54/55 de juin-juillet 1935

Durant toute la durée de la Grande Guerre (1914-1918) et, même bien après, la 15ème Compagnie du 1er Régiment Etranger qui forme corps, reste au Tonkin. Privé de musique, le capitaine décide un beau jour de créer une fanfare. Il n'a aucune difficulté pour trouver les musiciens ce qui n'est pas le cas pour certains instruments notamment la grosse caisse. Comme le tambour, cet instrument volumineux, est utilisé pour scander les phrases musicales et leur donner plus d'effet, aussi, est-il très utile pour cadencer le pas d'une troupe en marche. Dans le langage très imagé des jeunes soldats, il a souvent été désigné par des expressions colorées comme bedon, bedaine, dondon ou dondaine.

Il est donc difficile de s'en passer mais rien n'arrête le légionnaire même pas une montagne, comme chacun sait.

L'un des hommes de la compagnie se déclare capable de confectionner une grosse caisse, à partir d'un imposant tonnelet et de la peau de buffle. Aussitôt dit, aussitôt réalisé, quelques jours après notre légionnaire présente au capitaine le nouvel instrument immédiatement baptisé "tamtam" ; ses douelles (planches courbées du tonnelet) sont peintes de couleur écarlate et les cercles dorés. Le bâton est en bois naturel avec une extrémité enveloppée d'un morceau de cuir.

Adopté par la fanfare, l'instrument va servir durant plusieurs années mais pas aussi longtemps que les cymbales ou le chapeau chinois, toujours en service dans la musique de la Légion Etrangère bien que d'origine tout aussi exotique.