L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
1914-1918
8 - LE BATAILLON DE LÉGION ÉTRANGÈRE DU 1er R.M.A.
8 – D – Les Balkans
8 - D - 2 - La contre-attaque
Le reste de l’hiver est consacré à la mise en place du corps expéditionnaire allié. L’approvisionnement de ce corps expéditionnaire, devenu l’Armée d’orient, n'est pas sans rencontrer de problème. Au travers d'une chaîne logistique lente et complexe, il faut importer de France du matériel pour Salonique, dans un contexte politique français devenu plus que difficile, compte tenu des batailles en cours : Verdun, la Somme et le Chemin des Dames. Malgré tout, les effectifs, les armes et les munitions parviennent en Grèce. Le camp de base de l'armée française est à Zeïtenlick, au Nord-Est de Salonique. Les zones situées plus au Nord font partie du front de montagne.
Durant tout le premier semestre 1916, rien ne bouge. Officiellement, le rôle de cette armée d'Orient n'est réduit qu'à des offensives limitées ayant pour but de fixer les troupes ennemies. En langage de fantassin, cela signifie que les hommes restent sur place, plus ou moins, tout en essayant de provoquer des pertes à l’ennemi. Sur le front, les conditions de vie sont difficiles. La chaleur de l'été est insupportable, et le froid de l'hiver plonge les hommes dans une profonde souffrance morale et physique. Les ravitaillements sont irréguliers, et le matériel s'avère inadapté pour ce genre de région. Les hommes meurent non seulement de froid, mais de maladie également. Le paludisme s'installe, la plupart des soldats sont contaminés.
Les premiers à reprendre l’offensive sont les Bulgares. En juillet 1916, l’ennemi lance une offensive et s’empare notamment de Florina. Les troupes alliées préparent leur riposte mais compte tenu des efforts fournis sur le front de France, elle doit nécessairement être ajournée pour quelques temps. En attendant, la Légion Étrangère fait le dos rond et ronge son frein. La contre-attaque tant attendue débute en septembre 1916. La Légion ainsi que tout l’armée d’orient s’ébranle pour une grosse offensive visant à chasser les Bulgares de leurs conquêtes de juillet et, si possible, de les repousser au-delà.
