L'HISTOIRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE
1914-1918
1
- INTRODUCTION
La France terre d'asile
«Cette part prise à la Grande Guerre par les volontaires étrangers restera, pour la France, une des pages les plus glorieuses de son histoire. Elle atteste le prestige du génie français à travers le monde. Ceux qui, pour avoir partagé notre vie, en ont pu goûter la saveur bienfaisante, ont jugé qu’elle était nécessaire à la civilisation universelle. Ils se sont levés pour sa défense. Ils ont témoigné pour elle jusqu’à la mort.»
Déclaration
de René Doumic
Secrétaire perpétuel de l’Académie Française,
Dont le frère, Lieutenant à la Légion Étrangère,
fut tué en 1914
Une tradition française de longue date veut que le pays soit une terre d’accueil et d’asile pour les hommes et les femmes persécutés dans leur propre pays. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, la France est encore la terre d’élection de bon nombre de ces populations. Pour des raisons diverses et variées, venus d’un peu partout à travers le monde, des hommes et des femmes ont trouvé refuge en France. Les Espagnols ont fui la misère de la péninsule, les juifs les pogroms de l’Est de l’Europe, quand aux arméniens, polonais et tchécoslovaques, l’occupation de leurs pays par la Turquie, la Russie ou l’empire Austro-hongrois les a conduits à chercher en France la liberté qui leur fait défaut. Ils sont devenus ouvriers, médecins, artisans et, tout en gardant leur nationalité d’origine ou en étant apatrides, se sont intégrés à la société française.
Parallèlement à cette émigration, une autre catégorie d’individus a trouvé son bonheur, principalement à Paris, les artistes. Que ce soit des peintres, des écrivains ou des chansonniers, tous ont trouvé dans la capitale un public connaisseur mais aussi et surtout la possibilité de s’exprimer librement. Ils s’appellent Modigliani, Chagall, Soutine ou Cendrars et vivent à Montparnasse ou Montmartre.
