NOS ILLUSTRES ANCIENS

LE LÉGIONNAIRE ZINOVI PECHKOFF
GÉNÉRAL DE CORPS D'ARMÉE, AMBASSADEUR DE FRANCE

3 - Annexe : l'aube d'un monde

Une attaque qui rappelle les sublimes rués des bataillons de volontaires de la Première République; il n'y manque que les lambeaux d'une Marseillaise hachée par la course, et les cris de "La liberté ou la mort!".

La Légion donne l'assaut aux "Ouvrages Blancs" ! (1). Avant le départ on a lu, dans chaque compagnie, un ordre du jour du commandant de corps, général Pein, ordre disant: "Demain soir à Douai ! Il y a près de huit mois, l'Allemand a été arrêté en ces lieux. Maintenant, on va le balayer de la terre de France. Affranchie de la menace qui a pesé sur elle pendant toute une génération, l'humanité pourra, enfin respirer. Ce jour est l'aube du monde".

Sous le ciel bleu, les légionnaires chargent le képi à la visière cassée rejetée en arrière; ballante, la jugulaire tressée leur frappe le visage à chacun de leurs mouvements. Cette allure de mauvais garçons?...Simple coquetterie de jeunes mâles, bravade à la mort.
... Et ils y vont, ils y vont toujours, dans une griserie farouche.

Des poilus du 20ème Corps, déployés en tirailleurs, aperçoivent sur leur gauche, assez loin en arrière, des sortes de damnés qui bondissent dans la fumée, parmi les éclatements d'obus. L'ouragan se rapproche, passe auprès d'eux... Alors, d'un élan, ils se dressent, les képis au bout des bras, et de leur poitrine jaillit un grand cri: "Vive la Légion!".

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(1)
En Artois, le 9 mai 1915 à 10h, le 2ème de Marche du 1er Etranger donne l'assaut aux Ouvrages Blancs pour s'emparer de la côte 140 et atteint l'objectif à 11.15h, après avoir franchi une distance de 8 à 11km au corps à corps. Toutefois, faute de réserve fraîche il ne peut s'y maintenir mais résiste farouchement sur une profondeur de 4 km sous un déluge de feu.