Elles se règlent sur le mur d'enceinte ouest et sur la tour de la 20 mm Flak. Après un tour de poste au galop, qui me permet de m'assurer que tout le monde est en place, je prends contact radio avec Na-Cham et demande un tir d'artillerie sur les collines à l'ouest du Song Ky-Cong que le mortier du poste contrebat déjà. Au bout d'un quart d'heure environ, la tour s'effondre. Les deux servants sont légèrement blessés, l'arme, solidaire de son affût est irrécupérable. Les deux légionnaires sont évacués sous terre dans les boyaux vers le sous-sol de la 12,7 mm.

Le bombardement d'artillerie fait place à celui de mortiers de 81 et de 60. Cependant que les 75 mm cherchent la mitrailleuse de 12,7 mm dans les calcaires sans la trouver mais en cassant le fil du bigophone de liaison. De même l'antenne filaire du poste de 300 est brisée : plus de contact avec le PC compagnie. Les mortiers adverses sont situés sur les contreforts du mamelon situé au nord-ouest du poste. Ils mettent rapidement hors de combat les servants du mortiers de 3,2 pouces qui sont grièvement blessés et évacués dans les souterrains. Personne ne peut plus rester impunément à découvert. L'air est suffocant. C'est un mélange de poussière et d'explosif brûlé. La nuit commence à tomber. Des explosions se font entendre à l'extérieur. A l'aide de charge explosives les Viêts font sauter les mines, les barbelés et les bambous sur le glacis angle mort face ouest. Des porteurs de charges explosives au bout d'un manche en bambou très court, mèche allumée, se précipitent sur le mur et le blockhaus ouest et les écroulent. Certains sautent avec leur charge. Le bloc ouest prend feu, ses munitions explosent, les Viêts montent à l'assaut en hurlant dans la nuit.

Les blocs sud-ouest et nord, et les tireurs au créneau ouvrent le feu sur les assaillants et les arrêtent en partie. Nous tirons des fusées en direction des collines en direction du Song pour demander l'artillerie. Un petit élément dans la cour du poste appuyé au bloc nord, tout en assurant la protection de ce bloc et de son entrée, contribue en lançant des obus de 60 mm préamorcés puis les grenades disposées dans les râteliers sur les assaillants. Certaines grenades lancées sans avoir fusées assez longtemps sont relancées par les Viêt-Minh à l'assaut. Quelques Viêts pénètrent dans le poste. Ils occupent le bloc ouest et poussent en direction du bloc nord qui repousse au pistolet-mitrailleur et à la grenade. Le bloc sud-ouest après une sérieuse riposte doit être évacué, son entrée n'étant pas protégée par une chicane, ses occupants sont tirés dans le dos. Ils se replient dans les souterrains sud qu'ils interdisent totalement.

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