LES RÉCITS DES ANCIENS

LA GUERRE D'INDOCHINE

HOMMAGE AUX CADRES ET LÉGIONNAIRES
DE LA 8éme COMPAGNIE DU 2ème BATAILLON DU 5ème R.E.I. (suite)

La marche est lente, le unités s'appuient, assurent la sécurité. La manœuvre est bien huilée, bien rodée. Marche en silence, chacun est conscient du risque du moment. Graves, efficaces, chacun avance dans un calme "électrique" troublé par le froissement des "pataugas" dans les eaux sales et chaudes des rizières, pleines de sangsues et de moustiques, quand ce ne sont pas les fourmis rouges qui vous agressent par bataillons entiers ! Hélas, aussi trop souvent par la déflagration d'une mine (piège à con avec hameçons), qui saute et blesse celui qui a eu la malchance de mettre le pied dessus, (trois légionnaires depuis le matin). Alors, durant un moment, l'appel des infirmiers, des brancardiers, l'évacuation du blessé, auront perturbé un temps la progression. Mais vite, elle reprend sans bruit, ordonnée toujours efficace.

Ce jour-là, 29 janvier 1954, le Colonel Raberin, Commandant le G.M. 5, dont les deux bataillons du 5ème REI, a pris en main une opération dans le secteur difficile, dangereux du triangle (Nam-Dinh, Phu-Ly, Hoa-Binh) au Tonkin. Le 2ème Bataillon du 5ème R.E.I. a reçu mission de progresser et d'attaquer une unité d'un régiment viêt de grand renom, de la Division 304. La 8ème Compagnie que je commande est en soutien des 6ème et 7ème compagnies bloquées sur place par des tirs, très durs, venant d'un îlot de terre, situé à 300 mètres à droite de Han-Lan. Une manœuvre de débordement s'avère difficile, voire hasardeuse. Il est 17 h 30, la 6ème Cie tente deux assauts sur le village, sans succès avec des pertes importantes.

Ma Compagnie, la 8ème, est alors chargée de progresser par la gauche, de monter au plus haut du village et de préparer une attaque sur le côté. Pour en diminuer les risques, une préparation d'artillerie est réalisée, et guidée par le Lieutenant Fayard D.L.O. mis à ma disposition. Les batteries de 105, situées à plusieurs kilomètres des lieux feront du très bon travail. Avec calme, courage, les légionnaires de chaque section, s'appuyant tour à tour, en compléments de nos tirs de mortier de la section d'appui, partent à l'attaque. Chaque point sensible bien repéré fait l'objet d'assauts victorieux. Les éléments Vietminh placés là en combat retardateur sont littéralement détruits, pour ceux qui n'auront pas eu le temps de s'enfuir par le Nord.

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Plan du combat de Hanh-Lan et de Dong-Doï