LES RÉCITS DES ANCIENS

L'ENTRE DEUX GUERRES

LE COMBAT DE BOU-GAFER (suite)

L'objectif est proche, le djebel Sagho, dont le point culminant est le massif du Bou-Gafer. Sur les sommets voisins d'autres unités comme nous, commandées par le Général Giraud ; nous sommes obligés de nous déplacer constamment pendant plusieurs jours car les rebelles ou chleuhs contrôlent nos moindres mouvements, parfois même trois fois dans la journée; en loques, nous avons faim et soif.
La pause avant le dernier effort; le 26 février au matin nous ne levons pas le bivouac, cependant nous sommes rassemblés en armes. Peu après, la compagnie progresse en direction de la base aussi, après les semaines que nous venons de passer, c'est pour nous un véritable réconfort d'obtenir à notre arrivée des chaussures et des treillis neufs ainsi que l'installation de cantines à notre intention.

Le 27 février, nous sommes au repos mais l'après-midi, rassemblement pour recevoir les ordres du lendemain…Les rebelles sont solidement organisés, leurs familles et leurs biens abrités à l'intérieur de grottes profondes ; le massif est truffé d'emplacements de combat protégés par des murettes mais le Bou-Ghafer est dès lors complètement encerclé. Les groupes mobiles (G.M.) sont en liaison entre eux. Une attaque générale des trois G. M. est prévue pour demain sept heures.

Le Capitaine Fourre, notre commandant de compagnie, venant d'être nommé chef de bataillon, quitte la compagnie pour aller commander le groupement formé de la 1ère Compagnie motorisée et des "groupes francs et partisans" qui sont placés sous les ordres du Capitaine de Bournazel. Il est remplacé par le Lieutenant Garnier. De son côté, avant de partir rejoindre la 1ère Compagnie Motorisée, le Capitaine Brenckié réunit ses hommes pour leur faire ses adieux et leur donne rendez-vous pour le lendemain soir, sur le sommet du Bou-Gafer qu'il montre du doigt et où, leur dit-il, "nous ferons le Méchoui".

Suite

Légionnaires à l'exercice
Une compagnie de Légion part en mission