LES RÉCITS DES ANCIENS

LA GUERRE D'ALGÉRIE

UNE PERMISSION DE 36 HEURES DANS L'OUED NAMOUS (suite)

Vendredi 16 h : Le peloton qui n'a pas connu d'incident majeur, sinon, trois crevaisons dues à des roches coupantes, arrive à quelques kilomètres du puit. Le chef de peloton décide d'installer le bivouac à proximité de la carcasse d'un avion de transport qui s'est craché là il y a quelques années en tentant un atterrissage de fortune. Le fuselage gît à demi ensablé, entre deux dunes.
Le peloton qui va installer le bivouac sur place, se met prestement en tenue de parade tandis que l'un des tireurs FM qui fait office de cuisinier extirpe son matériel du Berliet pour préparer le repas du soir.
Une demi heure après, les 6x6 dont les équipages sont installés comme à la parade, se rendent au puit où le peloton méhariste les attends pied à terre au “présentez armes”. Les dromadaires, sont au pâturage.

Les honneurs rendus, le lieutenant de la 4ème C.S.P.L.E. et l'adjudant chef, chef du peloton méharistes échangent en aparté quelques nouvelles tandis que les deux adjoints procèdent au transfert des vivres, du petit matériel et du courrier. Il faut faire vite avant l'arrivée de la nuit car le soleil descend rapidement derrière les dunes.
Vers 19h, chacun regagne son bivouac dans la pénombre.
Sous la houlette de l'un des sergents du peloton et d'un mécanicien, les opérations d'entretien et de réparations sont peu importantes il ne sera pas nécessaire d'y passer la nuit comme certaines fois. La soupe est distribuée autour d'un feu de branchages allumé par le cuisinier ; les conversations vont bon train d'autant que le lieutenant a fait distribuer une Kronenbourg. Ce dernier qui a pour autre mission de reconnaître les pistes menant au puit, a décidé de rester sur place durant 48 h avec l'accord du capitaine reçu par message.
La nuit est calme, la pleine lune jette mille éclats argentés sur les dunes. Un vent léger entraîne, dans sa course infinie, une vive fraîcheur annonciatrice d'une nuit glaciale ; les braises rougeoyantes n'apportent plus guère de chaleur. Au loin, hurlent quelques chacals qui viendront roder cette nuit autour du bivouac.
Peu à peu, le silence troublé par la bise établit "de facto" l'extinction des feux tandis que chacun se recroqueville dans son sac de couchage sous un ciel sillonné d'étoiles filantes. Les sentinelles avancées sont allées s'installer au sommet de dunes dont le sable étouffe les bruits de pas, d'autres circulent aux alentours. La veille ne se relâche jamais.

Suite

Un légionnaire de la 1ère C.S.P.L.E.
Compagnie Saharienne Portée de la Légion Étrangère
Compagnie Saharienne Portée de la Légion Étrangère