LES RÉCITS DES ANCIENS

LES ANNÉES SOIXANTE

UN STAGE DE FORMATION AU 2ème REP À CALVI (suite et fin)

J'enfilais ce maillot de bain en laine kaki qui faisait de nous l'arbitre des élégances balnéaires et qui rendait aléatoire sur les pontons la conclusion d'idylles océanes lorsque j'entendis un vacarme où quelques interjections bien senties sur la virilité douteuse des agents locaux de surveillance prononcées avec un fort accent salzbourgeois me fit subodorer quelques problèmes avec mon compagnon du moment. Effectivement, sorti en catastrophe, je le vis aux prises avec les susdits agents de sécurité arguant que le club était interdit aux légionnaires.

Je calmais le débat et décidais mon sous-officier à rejoindre avec moi le régiment sans plus attendre.

Sur le chemin du retour il me fit part de son étonnement d'avoir été "repéré" alors qu'à l'entrée tout s'était bien passé. Je lui expliquai alors, sans toutefois le convaincre, que les vigiles bien que sans doute bac - 12, n'avaient pas eu de gros efforts de réflexion à mener. En effet, je n'avais jamais vu ce brave torse nu mais là, en maillot de bain, j'avais contemplé un florilège de tatouages où les brevets para le disputaient à des grenades à sept flammes au milieu de quelques prénoms féminins qui laissaient penser que les conquêtes nocturnes le disputaient aux victoires diurnes.
Gloire à ce brave, il avait gravé dans sa peau "Legio patria nostra" et plus certainement dans son cœur la grenade à bombe creuse.

Après ça … fut-ce Saint Thomas ou Coplan ? Je ne saurai vous le dire avec certitude : c'est si loin tout ceci …

Général Michel FRANQUE

Le 2ème R.E.P. à l'exercice
Le 2ème R.E.P. à l'exercice